La section football du MCA est devenue la risée du sport algérien. Le Mouloudia d'Alger n'en finit pas de sombrer dans le ridicule. Une fois encore, il s'est donné en spectacle avec une assemblée générale qui n'en était pas une et à l'issue de laquelle les représentants de la DJS d'Alger ont décidé de destituer le Dr.Messaoudi de son poste de président. Il fallait s'y attendre. Ce dernier s'était cru suffisamment armé pour repousser les assauts de ceux qui voulaient sa tête. Il va devoir méditer sur ce qu'il vient de lui arriver en sachant que sa «promotion» à la tête de l'association El Mouloudia avait été consentie avec l'aide de ceux qui contestent aujourd'hui. L'histoire retiendra que, rarement, club aura traîné dans son sillage autant de scandales. Des accusations de fraude, de malversations relatées à coups de grosses manchettes dans les quotidiens et hebdomadaires du pays. Un commissaire aux comptes dont les rapports, le courrier et les documents confidentiels sont reproduits en pleine page dans les journaux. Un président qui s'accroche à son fauteuil comme si sa vie en dépendait. Des opposants, enfin, dont certains cherchent à se laver les mains de ce scénario alors qu'ils sont englués jusqu'au cou dans le spectacle burlesque que nous offre ce club pour avoir partagé sa gestion durant quelques années. Intervenant vendredi matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Mme Nezha Chikhaoui, la DJS d'Alger, s'est lancée dans une diatribe à l'encontre de celui qui était encore, pour quelques heures, le président de l'association El Mouloudia arguant du fait qu'il était en infraction vis-à-vis de la réglementation, pour n'avoir pas présenté son bilan des deux derniers exercices. Il nous semble, à notre humble avis, que le premier à avoir enfreint cette réglementation c'est la DJS elle-même qui a laissé le Dr.Messaoudi continuer à gérer cette section alors qu'il n'avait pas présenté ses bilans de la saison 2004-2005 dans les temps impartis. Il faudra que cette structure nous explique pourquoi elle a fermé les yeux sur cette entorse aux textes en vigueur. Le Mouloudia est-il un club pistonné pour qu'il se permette tant de liberté et de faveurs? La DJS doit, également, nous expliquer comment se fait-il que nous ayons affaire à deux MCA dans la wilaya d'Alger. Il se trouve, en effet, que le sport algérien se targue de posséder deux clubs qui ont le même sigle. Il y en a un, l'authentique Mouloudia, celui qui a été cédé en 1977 par ses dirigeants de l'époque à la Sonatrach et l'autre, placé sous l'autorité, depuis cinq ans, de l'association El Mouloudia. Le premier a un président en la personne de Mohamed Djouad et englobe plus de 13 sections parmi les plus performantes du pays. Le second ne représente que la section football qui, depuis qu'elle a quitté le giron Sonatrach, fait la une de l'actualité par ses esclandres. C'est là que se situe le hic de l'histoire, car il n'a jamais été dit, à la création d'El Mouloudia, qu'elle prendrait la section football et se démarquerait de la Sonatrach. Il avait été question d'émancipation sous l'aile et avec le concours de Sonatrach, émancipation qui irait vers l'acquisition par le club de moyens pour se développer, en somme du nécessaire outil de travail sans lequel aucun club ne peut dire qu'il fait dans le sérieux. Cela fait six ans qu'El Mouloudia active à la tête de cette section football et dans son oeuvre on a beaucoup plus entendu parler de choses bizarres que de travaux de réflexion sur le devenir d'un club dont l'aura sur les populations n'est pas contestée. Cette situation s'est corsée à l'occasion de la convocation de l'assemblée générale qui devait se tenir ce vendredi à Aïn Benian où chaque camp a cherché à salir l'autre par des accusations qui relèvent du pénal. On est allé jusqu'à jouer sur la liste des anciens joueurs. Ceux-ci, au moment où on faisait valoir un semblant de bonne entente entre ceux qui se détestent aujourd'hui, étaient considérés comme les «pestiférés» qu'il ne fallait pas accepter alors que les statuts de l'Association en font des membres à part entière de l'AG. Aujourd'hui, comme par hasard, leur présence est souhaitée par le Dr.Messaoudi alors qu'ils continuent à être contestés par l'autre partie. Là aussi, la DJS a son mot à dire puisque garante du respect des textes en vigueur. Mais les textes ont tellement été bafoués dans le sport que l'histoire mouloudéenne passe pour un simple et banal épisode de la médiocrité qui nous entoure. Un président qui s'en va sans présenter et défendre ses bilans en assemblée générale, c'est devenu trop courant dans le système et de telles pratiques semblent parties pour durer encore plus longtemps.