Le ministre, sur la question de la discrimination positive, est très clair. Lutter pour l'égalité des chances, en particulier dans l'accès à l'emploi et au logement, et contre les discriminations sont les thèmes abordés, hier à Paris, par M.Begag qui vient de lancer un tour de France de la diversité. Cette opération, qui tend à sensibiliser les acteurs socioéconomiques, coïncide avec le débat sur la discrimination positive, le comptage ethnique et la situation des banlieues, un an après les émeutes. Le ministre, sur la question de la discrimination positive est très clair: il y est opposé car elle associe, selon lui, la promotion sociale à la religion des personnes. De plus, les immigrés eux mêmes n'en veulent pas des quotas, car cela les stigmatise. Contre également le vote des étrangers pour lequel plusieurs organisations font campagne. Pourquoi aller chercher leurs grands-parents pour le vote alors que les enfants français ne votent pas? s'interroge-t-il. Il ne faut pas brouiller la promotion de l'acte de vote avec la question de l'immigration. Concernant la situation des banlieues, il déclare que la politique du tout sécuritaire n'est pas suffisante mais en même temps il reste inconcevable de s'attaquer à la police, qui assure un service public comme dans toute démocratie. Quelle solution? Le ministre croit que les jeunes issus de la diversité immigration, doivent sortir du discours «victimaire» et s'engager dans la vie de la communauté nationale, dans la politique en étant électeurs et candidats. Bien entendu, il reconnaît que les appareils au plus haut niveau décident d'ouvrir la porte du Parlement et d'autres institutions aux Français de la diversité. Ces français d'origine arabe ou africaine doivent également pouvoir intégrer les rangs de la gendarmerie et de la police nationales à des postes de responsabilité. C'est une urgence, dira-t-il, car sur les 1800 commissaires du pays, seule une dizaine est issue de l'immigration. A propos des sans-papiers, il répond: «J'ai été très mal à l'aise car je ne supporte plus qu'à chaque élection,le problème de l'immigration revient sur la table, mal à l'aise surtout quand il est associé à l'insécurité. Cela ouvre la porte à tous les extrémismes. Parlons immigration après les élections». Questionné sur l'extrémisme religieux dans les banlieues, Begag se dit «pas du tout inquiet» car ces jeunes ont besoin d'un sentiment d'appartenance identitaire ce qui n'est pas contradictoire avec l'appartenance à la société française. Pus on est stabilisé dans son identité, dira-t-il, «plus on va vers les autres plus facilement». «Ce n'est pas de l'extrémisme mais un besoin de spiritualité dans le processus de construction identitaire». Revenant sur l'affaire du professeur de philosophie qui avait affirmé qu'il était menacé de mort après une tribune contre le Prophète Mohamed, le ministre condamnera cette menace, contraire à l'islam, qui recommande de respecter l'Autre et sa différence. Il faut que les musulmans apprennent à dire «je», qu'ils développent le point de vue personnel et se dégagent de cette ingérence de l'appartenance à une communauté.