Tout le monde est braqué sur l'Algérie depuis une semaine. Les réseaux sociaux ont fait le reste. Depuis une semaine, rien ne se passe dans l'indifférence. La campagne électorale pour la présidentielle 2024 capte l'opinion arabe. Y compris l'Afrique. Cet événement fait frémir pêle-mêle les indécis, les optimistes et les tenants traditionnels des changements habitués à ces rendez-vous qui font l'Histoire. Le passage de Tebboune à Constantine a produit ses échos jusque sur les bords du Nil, à Beyrouth, à Doha et ailleurs sur les contrées africaines. Pourquoi? L'homme intéresse autant que ses propos électoraux car il a vécu la meilleure des aventures. Il y a cinq ans, le destin l'avait sollicité pour prendre les manettes d'une République en état d'épuisement. Cet homme a accouru, à la demande populaire, pour ramasser les derniers débris d'une présidence vacillante. Le Hirak avec sa task force était déjà passé par là! La rupture entre le pouvoir et le peuple était consommée au point où tous les protagonistes de ce qui ressemblait à une scène d'une tragédie shakespearienne augurait des plus sombres avenirs. Un Homme, un ancien Premier ministre, déjà victime inconsolable d'une cabale montée par des rivaux en mal d'ambition présidentielle, allait finir par ravir le coeur des Algériens. La République était déjà à terre et menaçait d'être emportée, ensevelie sous les coups de boutoir d'un Hirak insatiable. La «politique du pire» pour le pouvoir en place aurait été de rendre coup pour coup? Certains s'entraînaient déjà à jouer avec de la matière extrêmement inflammable. Voilà, le décor était planté! Et le destin n'allait pas tarder à entrer en scène. L'Algérie est en panne générale. Il ne restait plus qu'à éviter de plonger le pays dans les abîmes du désastre: le peuple, tout le peuple, avait vraiment besoin d'une vraie séance d'exorcisme. Difficile alors pour un homme de se jeter dans cette arène-là! L'élection présidentielle de décembre de 2019 était unique en son genre puisqu'elle ne ressemblait guère à toutes celles qui l'avaient précédée en presque soixante ans d'indépendance. Tebboune appelé au chevet de l'Algérie a vite compris: présider un pays, c'est se donner une perspective. Et le changement reste le grand principe de la vie. Sa formation scolaire dans un lycée franco-musulman lui a fait adapter cette méthode de penser. D'agir. Dès son investiture, Abdelmadjid Tebboune avait compris qu'on n'arrivera pas à changer les choses en Algérie par des moyens cosmétiques! La règle s'imposait d'elle- même: il fallait tout chambarder. Changer les hommes qui gouvernaient jusque-là, leur méthode de travail, leurs pensées, leur mode de gestion. Dans sa patience infinie, le peuple n'avait que trop tardé à réagir, à exiger que s'installe, sûre d'elle-même, une autre Algérie sur les décombres de l'ancienne. Le Hirak, encore celui-là, n'allait pas faire trop de cadeaux. Le choc social qu'il a provoqué va bouleverser le continium de l'Histoire de l'Algérie. Pour Tebboune, une République forte ne peut reposer que sur un Etat de droit, fort. Donc, le temps n'est-il pas venu d'en finir avec la rapine, les passe-droits? Enfin, avec tout ce monde constitué sur la base de prébendes fondés sur le «benâamisme» et le mépris des règles éthiques. Fini le cynisme des vieux crocodiles de la vie politique algérienne! Puisque celui qui sera le nouveau Président de l'Algérie a la chance d'être du bon côté de l'Histoire, il va s'employer durant son mandat à rendre à l'Algérie son dû. D'abord, mettre fin aux désordres dans le pays et dans ses institutions, entreprendre des réformes audacieuses et rétablir l'autorité d'un Etat que l'on n'a pas fini de bafouer. Ainsi naîtra cette Nouvelle Algérie, pourvoyeuse de prospérité et de bonheur pour 46 millions de citoyens. Tant il est vrai que l'on ne fait pas de bonne politique avec de bons sentiments! Au peuple, et à ce moment-là seulement, le président Tebboune pourra dire: «Vous avez des droits et, nous, (le pouvoir), nous avons des devoirs!» C'est ce que les politologues de notre temps appellent un «GENTLEMEN AGREEMENT». En moins de cinq années d'exercice du pouvoir, c'est le président Tebboune, lui seul, qui a conduit le changement. Aujourd'hui, la doxa populaire s'affirme. Elle est pleinement satisfaite, sereine et fière, quant à son avenir. En cinq ans, elle a vu Tebboune à l'oeuvre. Elle en est pleinement ravie. Même si avec ses sept frontières terrestres, le pays pourrait faire penser à une forteresse assiégée, l'Algérie de Tebboune n'est pas faite pour se coucher. Le discours du candidat Tebboune à Constantine a produit sur les foules un effet inattendu. Les Algériens ont eu largement la latitude d'observer ce phénomène. L'écho de ses paroles a été saisi, et bien saisi, tant à Ghaza, Rafah, Niamey et Bamako! Dieu, que la magie des mots est indomptable!