Un café littéraire sera consacré à la présentation de deux livres, Sétif 1945 de Jean-Louis Planche et Ces officiers qui ont dit non de Jean-Charles Jauffret. Le Salon international du livre d'Alger ouvrira aujourd'hui ses portes au grand public. L'ouverture de la onzième édition du Sila, qui coïncide avec la célébration du cinquante-deuxième anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, se veut historique. Trois cafés littéraires consacrés à cette date symbolique sont prévus. Ils seront animés par des personnalités historiques et politiques et pas des moindres. La première rencontre, prévue à 11h et consacrée au déclenchement de la guerre de Libération nationale, sera animée par l'ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et membre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra), Abdelhamid Mehri. Celui-ci sera assisté par Hadj Ben Alla, adjoint de Larbi Ben M'hidi dans la zone 5 Oran-ville, et président de la 1ere Assemblée nationale algérienne sous le gouvernement de Ben Bella. Le deuxième café littéraire sera consacré à la présentation de deux livres consacrés à l'Histoire d'Algérie, en l'occurrence, Sétif 1945 de Jean-Louis Planche et Ces officiers qui ont dit non de Jean Charles Jauffret. Le premier livre aborde les évènements sanglants du 8 mai 1945. Lesquels se sont soldés par le massacre de plus de 45.000 Algériens, selon la mémoire populaire, et 15.000 d'après certains historiens. Soixante et un ans après, la mémoire populaire reste toujours intacte et aucune amnésie ne peut les effacer. C'est une page d'Histoire que l'Algérie est prête à tourner mais non à déchirer. Dans Sétif 1945, réédité en septembre 2006 chez les éditions Chihab, Jean Louis Planche se base sur «les archives des ministères de l'Intérieur, de la Guerre et de Matignon, à de multiples entretiens avec des témoins, des acteurs et des journalistes» l'auteur «reconstitue le processus de cette ´´Grande peur´´, survenue dans le Constantinois. Il montre, à l'origine, l'imbrication entre les conséquences immédiates de la Seconde Guerre mondiale, les ravages du marché noir qui a déstructuré la société coloniale et une épuration politique manquée». Le deuxième livre, Ces officiers qui ont dit non, réédité chez les éditions Chihab, aborde, lui, l'histoire de ces officiers français ayant refusé de prendre part dans la «Guerre d'Algérie». «Qu'ils soient de confession catholique ou d'obédience marxiste, qu'ils agissent au nom de leur seule conscience ou au nom de l'éthique de l'officier, certains ont, en effet, dénoncé, à l'époque, et même après la bataille d'Alger, les pratiques contraires aux traditions de l'armée, la banalisation, voire ´´l'institutionnalisation´´ de la torture, au moment même où le général de Gaulle ordonnait la cessation des exactions en Algérie». A souligner que cette rencontre sera animée par l'historien Jean Louis Planche. La troisième rencontre, quant à elle, sera consacrée à l'un des intellectuels français ayant soutenu l'Algérie dans sa lutte contre le colonialisme, Jean-Paul Sartre. L'auteur de La nausée a, en effet, pleinement assumé son engagement en choisissant de soutenir le peuple algérien. Il a offert un espace d'expression, à travers sa revue Les temps modernes. Une publication qui se veut la tribune de tous les peuples opprimés et qui aspirent à arracher leur liberté conquise par les colons. «On retrouve son nom dans le Manifeste sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie», plus connu sous l'appellation du Manifeste des 121. Pour contrecarrer cette liste d'intellectuels contestataires, parmi lesquels de prestigieuses personnalités de l'élite française, tels Edgar Morin, André Mandouze, Théodor Monod, Simone Signoret, Jean François Revel, etc. Une tentative de riposte à cette déclaration, qualifiée par l'Etat (français, ndlr)de déclaration subversive, a été tentée par des intellectuels de la France franchouillarde, en vain. Telles sont donc les rencontres prévues pour aujourd'hui.