Cafés littéraires, hommages, ventes-dédicaces, rencontres, débats contradictoires, autant d'activités qui émailleront cet événement très attendu La 13e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), a ouvert, hier matin, ses portes au grand public. Ceux dont la passion favorite par excellence est la lecture en auront pour leur compte durant cette manifestation culturelle qui se poursuit jusqu'au 5 novembre prochain. Neuf jours de pur bonheur réservés exclusivement au livre! C'est là, en effet, une initiative que d'aucuns ne manqueront pas de saluer, notamment en ces temps de disette intellectuelle, ponctués par une absence criante de débats contradictoires que vit l'Algérie. En ce sens, le Salon international du livre sera une occasion en or pour les «assoiffés» de débats constructifs, de laisser libre cours à leurs idées. Première thématique à être abordée lors des Cafés littéraires organisés dans le cadre de ce 13e Sila, la littérature féminine en Algérie sera largement mise sous la loupe des spécialistes. Mais existe-t-il, en Algérie, une littérature dite féminine? Si on entend parler de littérature faite par des femmes, on est forcé de répondre par l'affirmative, d'autant que les livres écrits par des Algériennes existent bel et bien. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. «D'emblée, le premier nom qui vient à l'esprit est celui d'Assia Djebar. Ensuite, il y a Taos Amrouche, Yamina Mechakra», lit-on dans le guide élaboré spécialement pour cette manifestation. Mais les auteurs de cet opuscule semblent omettre (?) que, bien avant Assia Djebar, il y avait eu Fadhma Aït Mansour Amrouche (1882-1967). Son ouvrage Histoire de ma vie, une autobiographie publiée à titre posthume en 1968, est considérée comme une oeuvre littéraire à part entière. L'écrivaine y raconte sa propre histoire, celle de toutes les femmes kabyles et, par ricochet, celle de toutes les Algériennes. Ce livre n'est pas une simple biographie, mais aussi un livre d'histoire et de sociologie, en ce sens qu'il revient sur un pan important de l'histoire de l'Algérie, et sur les coutumes et traditions, on ne peut plus obsolètes qui sont ceux de la société kabyle de l'époque. Outre ce thème, l'on retient également celui relatif aux «Précurseurs de la fable moderne», dont El Jahidh et Ibn El Moqafa'â. Le premier par son oeuvre phare Kitab Al hayawan (Le livre des animaux) et le second par Kalila Wa Dimna. Deux livres qui, en faisant parler les animaux, font rire certains et poussent d'autres à la réflexion. On citera aussi le sujet «L'humanisme arabe classique et le livre». Un thème qui sera abordé par Houari Touati, un historien de l'Islam médiéval, actuellement directeur des hautes études en sciences sociales, à Paris. Les visiteurs du Salon international du livre d'Alger, peuvent également assister au colloque international consacré au dialogue des cultures, intitulé: «Monde arabe et occident: choc des civilisations et stratégies d'hégémonies». Cinq intellectuels, spécialistes du monde arabe et du dialogue des civilisations participeront à ce colloque. Outre le président, l'islamologue Mustapha Chérif, on citera Youssef Courbage, Pascal Boniface, Alain Gresh, Georges Corm. S'agissant des communications qu'ils ont à présenter, elles sont respectivement intitulées: Monde arabe: démographie, conflits au rendez-vous des civilisations, Les Enjeux au Proche-Orient, Géopolitique du Proche-Orient et du Maghreb sept ans après le 11 septembre, Problématique des identités dans les Etats arabes. Par ailleurs, les enfants ont une place de choix dans le programme concocté pour cette nouvelle édition du Sila. Les projecteurs seront braqués, à cette occasion, sur certains classiques de la littérature enfantine universelle, comme Le petit Prince de Saint Exupery, ou encore Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. En marge de ces activités, les organisateurs du 13e Sila prévoient des séances dédicaces, des hommages ainsi que l'attribution des prix du Sila. Cela se passe au Palais des expositions- Pins-maritimes, à Alger.