A l'occasion du Salon international du livre d'Alger (Sila), l'Anep a réédité une série d'ouvrages anticolonialistes. L'Agence nationale d'édition et de publicité, Anep, a eu l'heureuse initiative de rééditer une série d'écrits et d'ouvrages traitant tous de maints aspects du colonialisme et des méfaits qu'il a commis, notamment en Afrique. Ces voix anticoloniales sont celles de personnalités souvent illustres, tels Simon Bolivar, le fondateur du Venezuela, José Marti, théoricien de la révolution cubaine, Frantz Fanon, Aimée Césaire, parfois inconnues comme Paul Vigné d'Octon. Tous ces hommes avaient en commun une même optique: dénoncer le colonialisme et faire connaître au monde les exactions que commettaient les empires coloniaux et leurs armées d'occupation. Nous présentons ci-dessous, quelques-uns de ces ouvrages qui, par leurs rééditions, sont mis à la portée des lecteurs algériens, plus singulièrement ceux de la génération post-indépendance. Ces rééditions, dont nombre d'entre elles sont préfacées par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, sont en fait des témoignages d'outre-tombe -nombre de leurs auteurs sont aujourd'hui disparus- publiés entre 1900 et 1962, période charnière de la lutte des peuples pour leur émancipation. Parmi ces ouvrages que nous présentons ci-dessous, il y en a trois qui traitent directement ou indirectement de la guerre de Libération qui sont L'An V de la Révolution algérienne et Les Damnés de la terre de Frantz Fanon, militant de la cause nationale, devenus aujourd'hui des classiques du genre et Notre guerre de Francis Jeanson, membre du fameux réseau Jeanson et les ‘'porteurs de valise'' qui aidèrent le FLN et la Révolution algérienne. Il est évident que ces écrits qui sont à découvrir, notamment par les jeunes qui n'ont pas connu la guerre de libération nationale, sont des textes qui restent toujours d'actualité et dont la lecture est de fait profitable pour tous. La Gloire du Sabre de Paul Vigné d'Octon, est un pamphlet anticolonial virulent dénonçant les méfaits avérés de la colonisation en Afrique et notamment à Madagascar. Penser, c'est servir est un recueil de discours et lettres du théoricien de la révolution cubaine, José Marti. Ce sont là des textes qui méritent d'être lus et médités et à découvrir pour comprendre l'évolution des idées au XXe siècle et les luttes ouvertes contre le colonialisme et l'oppression qui en ont résulté en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Dans tous ces ouvrages, un accusé: les crimes de la colonisation, crimes, en fait, inexpiables car ineffaçables de la mémoire des peuples qui eurent à souffrir de la violence coloniale. Aussi, ces rééditions sont à tout point de vue précieuses. Un regret cependant, l'absence d'une présentation même succincte des auteurs de ces écrits dont nombre d'entre-eux, outre d'être souvent inconnus, ont vécu lors de la deuxième moitié du XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe siècle.