Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a présenté, hier, le projet de la loi de finances pour l'année 2025, devant les membres de la commission des finances et du budget de l' APN. Le PLF qui ne prévoit aucune hausse d'impôt, devait être adapté au financement des projets structurants, prévus par le gouvernement dont la réalisation de deux millions de logements, les projets d'exploitation des gisements miniers dans le secteur des mines et la création de 450 000 emplois. Ce texte établit une feuille de route pour renforcer la croissance économique qui serait de 4,5 % en 2025, et améliorer le climat des affaires. Notant que le budget de l'Etat sur la période 2025-2027 s'inscrit dans la continuité de la démarche tracée dans la loi de finances précédente. Le budget de l'Etat pour l'exercice 2025 se caractérise par une augmentation importante de 9,9 % des dépenses comparativement à celle des recettes (3,5%). Ces dépenses atteindraient 16 794,61 milliards de dinars, soit l'équivalent de 125,34 milliards de dollars. Par conséquent, le budget devrait enregistrer un déficit budgétaire de 8 271,55 milliards de dinars contre 7 039,66 milliards de dinars prévu dans les prévisions de clôture 2024. Le déficit s'est creusé davantage en raison de l'augmentation significative des dépenses. Depuis pratiquement 2020, la stratégie budgétaire reposait sur le plafonnement de la dépense publique conjuguée à une évolution progressive des recettes fiscales. Le cadrage macroéconomique et budgétaire du projet de la loi de finances pour 2025 et les prévisions pour 2026-2027, prend en considération l'évolution du contexte national ainsi que la conjoncture économique internationale, notamment en matière d'offre et de demande en produits d'hydrocarbures. Les recettes budgétaires devraient s'améliorer en 2025 de 3,5% par rapport aux prévisions de clôture de l'année 2024, pour atteindre 8 523,06milliards de dinars contre 8 235,62 milliards de dinars en 2024. Cette progression devrait être tirée essentiellement par l'évolution de 9,0% des recettes fiscales. La fiscalité des hydrocarbures budgétisée calculée sur la base d'un prix de 60 dollars/baril s'établirait, en 2025, à, 3 453,96 milliards de dinars. S'agissant des équilibres extérieurs, ils restent au beau fixe. Le solde de la balance des paiements devrait passer d'un excèdent de 1,17 milliards de dollars en 2025 à un déficit de 0,54 milliards de dollars prévu en 2026, suite aux déficits prévus des balances des services et des revenus, et atteindrait un équilibre en 2027. En revanche, la balance commerciale devrait enregistrer des excédents sur toute la période (4,83 milliards de dollars en 2025 ; 3,57 milliards de dollars en 2026 et 3,35 milliards de dollars en 2027). Dans un tel contexte, l'encours des réserves de change devrait augmenter en 2025 par rapport aux prévisions de clôture de 2024 pour se situer à 72,95 milliards de dollars (16,0 mois d'importations), puis il devrait enregistrer une légère baisse pour se situer à 72,41 milliards de dollars en 2026 et à 72,36 milliards de dollars en 2027, couvrant ainsi, 15,0 mois d'importations pour les deux années. Les exportations de biens passeraient à 50,90 milliards de dollars en 2025. Les importations de biens devraient se situer à 46,07 milliards de dollars en 2025, en hausse de 1,3% en dollars courant par rapport aux prévisions de clôture de 2024. L'activité économique afficherait une croissance de 4,5% en 2025 et 2026, puis elle devrait marquer une décélération à 3,7% en 2027, en relation avec la baisse de la croissance du secteur des hydrocarbures. La croissance du secteur des hydrocarbures devrait progresser de 2,4 % en 2025, puis se stabiliser en 2026 (0,3 %), avant de baisser de - 2,6 % en 2027. En outre, l'élaboration du PLF 2025 s'inscrit dans une démarche de mise en œuvre du nouveau mode, introduit par les dispositions de la loi organique n°18-15 relative aux lois de finances. Il s'agit du troisième exercice de l'élaboration du budget en mode programme, devant refléter les grandes orientations des politiques publiques. La trajectoire des finances publiques adoptée traduit l'ambition du gouvernement de réduire, notamment le déficit public et de diversifier les sources de son financement, tout en veillant à la consolidation de la dynamique de développement socio-économique.