D'intenses bombardements aériens sionistes ont touché la banlieue sud de Beyrouth, visée par 17 frappes qui ont détruit plusieurs immeubles, selon l'agence libanaise, et provoqué une énorme explosion. Le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, a indiqué, hier, que 163 secouristes et soignants sont tombés en martyrs dans des frappes sionistes à travers le pays, un peu plus d'un an après le début de l'escalade en cours à Ghaza et au Liban. Le nombre total de soignants et secouristes tués «s'élève jusqu'à présent à 163», auxquels s'ajoutent «272 blessés», a précisé Abiad, lors d'une conférence de presse consacrée aux «dégâts causés par les attaques (sionistes) contre le secteur de la santé au Liban». Il a estimé que ces attaques étaient «directes et intentionnelles», les qualifiant de «crime de guerre». Le responsable libanais a également fait part d'attaques sionistes contre 55 hôpitaux, dont 36 ont été «directement ciblées», entraînant «la fermeture forcée» de 8 établissements. Il a aussi fait savoir que les corps de 8 secouristes tués dans des attaques contre leurs 3 ambulances n'ont pas pu être récupérés. Et 6 pompiers sont toujours ensevelis sous les décombres dans une autre localité du sud du Liban, a-t-il ajouté. L'armée sioniste a en outre ciblé 158 ambulances, 57 camions de pompiers et 15 véhicules de secours, selon le ministre. Le Premier ministre par intérim libanais, Najib Mikati, a condamné de son côté hier la frappe «délibérée» de l'entité sioniste, dans laquelle 3 journalistes sont tombés en martyrs dans le sud du pays, la qualifiant de «crime de guerre». «La nouvelle agression visant des journalistes (...) fait partie» des «crimes de guerre commis par l'ennemi (sioniste)», a déclaré Mikati dans un communiqué, ajoutant que l'attaque était «délibérée» et visait à «terroriser les médias pour dissimuler les crimes et les destructions». L'agence de presse libanaise a rapporté que «3 journalistes ont été tués hier à l'aube dans un raid de l'ennemi (sioniste) qui a visé leur résidence dans la ville de Hasbaya». L'agression sioniste contre le Liban, en cours depuis le 8 octobre 2023, a fait 2 574 martyrs et 12 001 blessés, au 23 octobre, selon le ministère de la Santé libanais. La dernière escalade sioniste au Liban, qui se poursuit depuis le 23 septembre dernier, a déraciné 1,3 million de personnes de leurs foyers, selon l'ONU. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a estimé, hier, quant à lui, à Londres, qu'il était «vraiment urgent» de parvenir à une «solution diplomatique» au Liban. «Nous avons le sentiment qu'il est vraiment urgent de parvenir à une solution diplomatique et à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies afin qu'il puisse y avoir une véritable sécurité le long de la frontière entre Israël et le Liban», a déclaré Blinken après avoir rencontré le Premier ministre libanais Najib Mikati dans la capitale britannique. La résolution 1701 adoptée en 2006 a mis fin à une guerre précédente entre le Hezbollah et Israël. Elle prévoit la cessation des hostilités entre les deux parties et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël. Blinken a déclaré qu'il était essentiel d'«obtenir les ententes nécessaires à la mise en œuvre complète» de cette résolution. Il a également plaidé en faveur de la protection des civils, sans appeler à un cessez-le-feu. «Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés», a-t-il ajouté. Mikati n'a fait aucune remarque à la presse à l'occasion de sa rencontre avec Blinken. La veille, au cours de la conférence sur le Liban à Paris, il avait déclaré que seuls l'Etat et l'armée libanaise devraient porter des armes. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, qui s'est entretenu séparément avec Blinken à Londres, a déclaré que le gouvernement libanais avait clairement fait savoir qu'il mettrait en œuvre la résolution 1701. «L'agression contre le Liban doit immédiatement cesser. Rien ne justifie sa poursuite», a-t-il dit. Au moins 1 552 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de l'agression sioniste contre le Liban le 23 septembre. Au moins 20 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans deux frappes nocturnes aériennes sionistes sur Khan Younès, dans le sud de Ghaza, a annoncé hier la Défense civile du territoire palestinien. Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'Al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont 9 enfants de moins de 16 ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal. Une autre a visé une seconde maison à proximité, tuant 6 personnes, a-t-il précisé. Les victimes ont été transportées à l'hôpital européen de la ville, où les corps de plusieurs enfants ont été enveloppés dans des sacs mortuaires blancs par leurs proches. La première explosion, qui a emporté une partie d'une maison à deux étages, a formé un cratère de plusieurs mètres de diamètre. Hier matin, les proches fouillaient les décombres au milieu des destructions.