Une occasion pour la population de renouer avec son passé récent. L'Association des activités de la jeunesse, en partenariat avec la Maison de jeunes de Tazmalt, a organisé, du 1er au 6 de ce mois de novembre, la première rencontre sur la Révolution, suivant un programme riche et varié, ayant pour thème principal L'histoire, mémoire des peuples en marche. Une occasion pour la population de renouer avec son passé récent, bien qu'elle ne l'ait jamais perdu. Tazmalt fut donc rythmée par des conférences animées, tour à tour, par des personnalités qui ont évoqué, chacune en ce qui la concerne, des thèmes divers, tels que «Littérature pendant la guerre de Libération», «Le rôle du Malg (ministère de l'Armement et des Liaisons générales) durant la Révolution», «L'apport du cinéma dans la guerre», «Le rôle de la presse durant la guerre de Libération». Cette rencontre sur le chahid, le colonel Abderahmane Mira, première du genre, coïncidant avec la commémoration du 1er Novembre, a été marquée par la présence de M.Daho Ould Kablia, président de l'Association des anciens moudjahidine du Malg, qui dira au cours de sa conférence à la Maison de jeunes de Tazmalt que «Abane Ramdane a été victime de ses frères de combat», tout en retraçant le rôle du Malg durant la guerre de Libération. La conférence sur «la littérature algérienne pendant la guerre de Libération animée par Tahar Benaïcha, a revu la place de l'intellectuel et son apport à la guerre. Le journaliste Ahmed Ben Alam, du quotidien L'Expression, a donné, quant à lui, une communication sur le rôle de la presse durant la guerre de Libération». Tout en relevant le rôle des médias en complément à celui de la lutte armée, le conférencier a détaillé l'historique de la création aussi bien des journaux que des radios de combat, mettant en exergue le journal El Moudjahid, devenu, à partir du Congrès de la Soummam, l'organe central du FLN. Amar Laskri a, lui aussi, beaucoup parlé du cinéma et de son rôle. La 6e journée a été consacrée à Abderahmane Mira. Une conférence-témoignage a été animée par ses camarades de combat, dont Mouloud Ourdani, Ali Chaouchi et Abdellah, de Cheurfa. Abderahmane Mira est né en 1922 au village Taghalat, d'Ath Mlikeche. En 1945, il a débuté son activité anticolonialiste en France, où il n'a pas cessé d'informer les gens sur la cause nationale algérienne et sur les idées révolutionnaires de l'époque. C'est au début de la Révolution qu'il retourne en Algérie. En 1956, pendant le Congrès de la Soummam, il assura la protection, avec Amirouche Aït Hamouda (l'un des leaders de la Révolution algérienne) des participants au congrès. En 1957, il part en Tunisie où il occupe le poste d'inspecteur militaire aux frontières. De retour en Algérie au début de l'année 1959, le colonel Mira Abderahmane commandera la Wilaya III historique jusqu'à sa mort dans la région de Chellata sur les hauteurs d'Akbou, le 9 novembre 1959. Décoré à titre posthume de plusieurs médailles par la République algérienne; plusieurs établissements scolaires portent aujourd'hui son nom à l'image de l'université de Béjaïa. C'est autant de signes de reconnaissance pour son combat à défendre ses idées et sa patrie pour lesquelles il a donné sa vie. Dans leurs communications, les conférenciers, tous trois d'anciens moudjahidine, ont beaucoup abondé sur la vie et le combat du héros, Abderahmane Mira.