L'Algérie a décidé d'engager des actions majeures dans le domaine du climat. Il s'agit , en effet, d'un projet qui s'étale sur de longues années, sous le titre de « stratégie Climat de Sonatrach ». Il est destiné à annihiler l'effet du carbone à effet de serre dû à la production de gaz. Ce projet, étalé sur 15 ans, s'inscrit dans la politique du climat qui a provoqué l'effet de serre autour de la planète Terre et modifié l'atmosphère au point où les glaciers tropicaux se sont mis à fondre en provoquant des irrégularités climatiques. Les écologistes du monde ne sont pas restés les mains croisés et ont transformé leur combat autour du climat en une politique où les nations les plus polluantes sont mises à l'index. Ces revendications capitales ont provoqué ce qu'on appelle communément la « politique du climat » qui a abouti à des rencontres au sommet , couronnées par les accords de Paris, très contraignants pour certains pays industrialisés, adoptés par 196 pays, le 12 décembre 2015, et entrés en vigueur le 4 novembre 2016. Cet accord énonce la réduction considérable des émissions de gaz à effet de serre dans le but de limiter à 2 degrés le réchauffement planétaire pendant le siècle en cours, tout en poursuivant l'action pour le limiter davantage à 1,5 degré ; réévaluer les engagements nationaux tous les cinq ans ; fournir aux pays en développement des ressources financières pour atténuer les changements climatiques et renforcer la résilience et accroître les capacités d'adaptation aux effets produits par ces changements. Mais curieusement, dès son élection le 8 novembre 2016, Donald Trump, a affirmé son intention de dénoncer cet accord. Et dès le 1er juin 2016, il a annoncé le retrait de son pays de ces accords, en provoquant un scandale, y compris chez ses alliés naturels. Il a justifié ce retrait en disant : « L'accord de Paris compromettrait notre économie, briserait nos travailleurs, (…) et nous mettrait en situation de faiblesse permanente par rapport aux autres pays du monde. Il est temps de placer Youngstown dans l'Ohio, Detroit dans le Michigan, et Pittsburgh en Pennsylvanie, et beaucoup d'autres endroits dans notre grand pays, avant Paris, en France. Il est temps de rendre l'Amérique grande de nouveau. » Donald Trump a aussi affirmé son souhait d'une renégociation pour « aboutir à un nouveau traité », plus favorable « pour les Etats-Unis, leurs entreprises, leurs salariés, leur population, leur contribuables ». Macron ,lui, avait répondu qu'il s'agissait d'une erreur « pour les intérêts de son pays et de son peuple et une faute pour le reste de la planète ». Angela Merkel et tous les partenaires ont dénoncé l'action de Trump. Récemment, l'équipe de campagne de Trump a déjà annoncé la couleur, en juin dernier, en disant qu'il quitterait le pacte mondial, comme il l'avait fait en 2017. Rappelons que l'Accord de Paris fonctionne sur un cycle quinquennal, au cours duquel les pays signataires mènent des actions ambitieuses pour freiner la pollution climatique. Dans leur rapport CDN, les pays communiquent les mesures qu'ils prendront pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin d'atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris. Ils y communiquent également les mesures qu'ils prendront pour renforcer leur résilience afin de s'adapter aux effets de la hausse des températures. La Chine qui figure parmi les plus pollueurs a ratifié les Accords de Paris sur le climat, rappelle-t-on. Dans ce cadre, le projet Climat Sonatrach vise à établir un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et la capacité de leur absorption à travers des puits de carbone naturels. Cela va contribuer à annihiler les émissions résultant des activités de l'entreprise. Une cérémonie de signature a été supervisée par le P-DG de Sonatrach, le wali de Tipasa et les représentants des ministères concernés. Le projet vise également «à générer des crédits carbone», selon les données préliminaires, «en étroite collaboration avec la Direction générale des forêts et couvrira une superficie estimée à 520 000 hectares, repartie à travers tout le territoire national, avec la plantation de plus de 423 millions de plants d'arbres forestiers : 300 millions de plants pour le boisement et le reboisement, 120 millions de DA. La mise en œuvre de ce projet a été confiée à la filiale agroalimentaire activité (3A) de Sonatrach. Dans un premier temps, un projet pilote de deux ans sera mis en place pour permettre à tous les acteurs concernés d'acquérir l'expertise nécessaire pour ce type d'activités et maîtriser les mécanismes d'enregistrement, de certification et de génération de crédits de carbone, selon les données de Sonatrach. La mise en œuvre de ce projet a été confiée à la filiale agroalimentaire activité (3A) de Sonatrach. Un projet pilote sera lancé tous les deux ans pour permettre à tous les acteurs d'acquérir l'expertise nécessaire pour ce genre d'activité et maîtriser les mécanismes d'enregistrement, de certification et de génération de crédits carbone, indique-t-on. «Il convient de noter que les dimensions de ce projet structurant vont au-delà des seuls aspects environnementaux, car ce dernier est appelé à engendrer d'importants avantages sociaux et économiques, parmi lesquels le soutien à l'activité des agriculteurs, la création d'emplois nouveaux et enfin l'amélioration de la biodiversité grâce à la diversification des espèces forestières», précise-t-on. Il s'agit là d'un projet d'envergure qui nous fait rappeler le grand projet du « Barrage vert », au temps de feu Houari Boumediene qui consistait à créer une ceinture verte tout au long du territoire par la plantation de millions d'arbres pour freiner l'avancée du désert vers le nord. Ce projet a donné ses fruits. Il a été réhabilité en 2023 sur une couverture forestière de 4,5 millions d'hectares avec le reboisement de 400 mille hectares d'ici 2027. Depuis l'annonce de la première phase de sa réhabilitation, par le président Tebboune le 29 octobre 2023, le Barrage vert progresse très vite, en attendant sa plateforme numérique qui serait prête en 2025. Ce qui atteste la contribution de l'Algérie à l'apaisement climatique en freinant le dégagement du carbone à effet de serre, cruel pour la planète à moyen et long terme.