«Mieux vaut tard que jamais» dit l'adage et c'est tant mieux pour la wilaya de Bouira, qui se réveille au bout de tant d'années de stagnation. Plongée dans une léthargie caractérisée, la ville de Bouira, en particulier, n'a pas subi les aménagements qu'il faut et à temps, lui permettant de se propulser au rang des grandes métropoles au même titre que d'autres chefs-lieux de wilaya ayant le même statut et issues du même découpage administratif qui remonte à 1984. Des chantiers et des travaux tous azimuts, voici en résumé, le constat qu'on peut établir aujourd'hui, au terme d'une furtive pérégrination effectuée à travers les quartiers de la ville de Bouira. Mais ce qui est malheureux, c'est le fait que depuis qu'elle avait été promue chef-lieu de wilaya, la ville de Bouira n'a pas eu la chance de jouir d' un bon aspect architectural. Au fil des ans, des quartiers naissaient dans le tas et les autorités compétentes ne semblaient guère accorder un quelconque intérêt ni à l'esthétique, ni à la conception globale de la cité à même de lui donner un zeste de charme et un cachet qui lui est propre. Néanmoins, à présent, et voyant que les choses s'améliorent, les citoyens du chef-lieu de wilaya ne manquent pas d'ailleurs, de parler de cette heureuse métamorphose qui est en passe de rendre leur cité plus avenante et leur cadre de vie plus agréable. Les projets en question concernent en premier chef les oeuvres d'art, la réfection de certaines routes et les grandes artères de la ville. Cela étant, il serait préférable de souligner que ces grands chantiers n'ont absolument rien à voir avec ceux de la commune mais relèvent plutôt des programmes initiés par la wilaya, à l'effet de donner à la ville une nouvelle image digne d'un chef-lieu de wilaya. Durant de longues années et jusqu'au début du changement qui date de quelques mois seulement, Bouira a toujours ressemblé à un quartier périphérique d'une grande métropole. Des constructions dispersées et mal achevées, des îlots de vieilles habitations tristes et sans vie datant de l'ère coloniale ou encore les nombreux «h'wachou» où sont concentrées des dizaines de familles vivant dans une indiscible précarité depuis l'indépendance. Ces dernières années, il faut admettre que les responsables de la ville ont commencé à réfléchir sérieusement au problème que posaient ces concentrés d'êtres humains vivotant au coeur même de la ville. Des bidonvilles tels ceux de l'ex-cité ouest et certains, «h'wach», ont été carrément rasés au début des années 2000 et les familles qui y vivaient ont été recasées dans des immeubles nouvellement construits. Certes, la tâche n'était pas du tout facile, mais il fallait affronter toutes les péripéties et relever le défi de débarrasser le chef-lieu de wilaya de ces points noirs qui entachaient son visage. Aujourd'hui, le centre-ville connaît toujours des insuffisances car la précarité dans certains îlots de la cité Aigoune qui formait l'appendice de la cité ouest, situés juste derrière le siège de la wilaya, est toujours de mise témoignant de l'irresponsabilité des autorités qui avaient promis à ces familles, en 2001, un déménagement imminent. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et, au fil des ans, de nombreuses promesses ont été faites aux malheureuses familles mais rien n'a été entrepris pour mettre fin à leur calvaire. Pourtant, aux quatre coins de la ville, des immeubles flambant neufs existent et depuis le temps, de nombreuses fois, les autorités ont procédé à des attributions de logements sociaux. Alors, et pas uniquement les familles concernées, mais tous les citoyens à Bouira, ne cessent de se demander ce qui peut bien constituer une priorité pour les responsables. En d'autres termes, l'opération de refection des trottoirs et d'embellissement de la ville passe-t-elle avant l'éradication des bidonvilles?