Les résistants houthis au Yémen ont revendiqué des attaques au missile et au drone contre l'entité sioniste, au lendemain de raids meurtriers sur des sites yéménites dont l'aéroport de Sanaa où se trouvait le chef d'une organisation de l'ONU. Dans un communiqué, les Houthis ont indiqué avoir tiré un missile en direction de l'aéroport de Tel-Aviv, lancé des drones vers la ville de Tel-Aviv et attaqué un navire en mer d'Arabie. « L'agression sioniste ne fera qu'accroître la détermination du peuple yéménite à continuer de soutenir le peuple palestinien», ont-ils ajouté. À Tel-Aviv, des sirènes d'alerte ont été déclenchées. Les attaques des Houthis surviennent après des frappes sionistes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, dont l'aéroport de Sanaa, des bases, des centrales électriques et des installations portuaires ailleurs, selon les insurgés qui ont dénoncé «un crime». Six personnes sont tombées en martyrs d'après les Houthis. Quatre d'entre elles ont été tuées à l'aéroport de Sanaa et une vingtaine de voyageurs et de membres du personnel y ont été blessés, selon le vice-ministre des Transports dans l'administration rebelle, Yahya al-Sayani. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, était à l'aéroport de Sanaa au moment du bombardement et a fait savoir sur X qu'il était «sain et sauf». Un membre de l'équipage de son avion a toutefois été blessé. Selon l'OMS, M. Tedros se trouve toujours au Yémen, malgré les attaques sionistes. Dans une conférence de presse, M. Sayani a précisé que les vols avaient repris hier à 10h00 locales (07h00 GMT) à l'aéroport de Sanaa. Selon lui, l'attaque contre l'aéroport a eu lieu au moment où de nombreux passagers s'apprêtaient à embarquer sur un vol au départ de Sanaa et où un autre avion s'apprêtait à atterrir. «Les passagers ont été évacués conformément à un plan d'urgence.» La tour de contrôle a été «directement touchée» en plus de la salle des départs et des équipements de navigation, a-t-il ajouté. Selon des images, le haut de la tour de contrôle a été détruit, alors que les vitres d'un bâtiment ont été brisées, des morceaux de verre jonchant le sol. Depuis 2022, seule la compagnie nationale Yemenia assure une liaison commerciale limitée à partir de l'aéroport de Sanaa, avec Amman comme principale destination. Entre 2016 et 2022, il n'accueillait que des vols humanitaires opérés par l'ONU. Comme toujours, l'armée israélienne a prétendu avoir ciblé jeudi «des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l'aéroport de Sanaa», ainsi que des centrales électriques et des sites militaires, notamment à Hodeida (ouest), au lendemain d'attaques au missile et au drone des Houthis contre Israël. Les Houthis, qui contrôlent de vastes pans du Yémen en guerre dont la capitale Sanaa, sont appuyés par l'Iran et font partie de l'«axe de la résistance» face à l'ennemi sioniste. Depuis le début de l'agression barbare sioniste contre Ghaza déclenchée le 7 octobre 2023, les Houthis ont lancé de nombreuses attaques contre l'entité sioniste, en solidarité avec les Palestiniens. La plupart des attaques houthies ont été, aux dires de l'armée sioniste, contrées ou n'ont provoqué que des «dégâts matériels». Mais samedi dernier, un missile a fait 16 blessés à Tel-Aviv et en juillet, un civil a été tué à Tel-Aviv par l'explosion d'un drone. Les Houthis s'en prennent aussi aux navires liés à l'entité sioniste et à ses alliés, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, malgré les frappes menées par l'armée américaine.