Après plus d'un an de blocage, les négociations indirectes à Doha se sont accélérées à l'approche du départ de la Maison-Blanche de Joe Biden, remplacé lundi par Donald Trump. Elles ont abouti à l'officialisation mercredi soir d'un accord en trois phases prévoyant une trêve à partir de dimanche, la libération de 33 prisonniers israéliens en échange d'un millier de détenus palestiniens dans les geôles sionistes, et une augmentation de l'aide humanitaire. La nouvelle a été saluée par de nombreuses capitales et organisations internationales. Et des milliers de Palestiniens ont donné libre cours à leur joie à travers la bande de Ghaza assiégée et dévastée par une agression barbare sioniste après une opération Toufan El aqsa, d'une ampleur sans précédent du mouvement Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. L'offensive palestinienne du 7-Octobre a entraîné la mort de 1210 sionistes. Sur 251 prisonniers le jour de l'attaque, 94 sont toujours à Ghaza, dont 34 sont considérés morts dans les bombardements de l'armée sioniste. Au moins 46 707 personnes, en majorité des enfants et des femmes, sont tombées en martyres dans l'agression militaire sioniste qui a aussi provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU. Les principaux éléments de l'accord ont été rendus publics par le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l'un des médiateurs entre Israël et le Hamas, et Joe Biden L'accord obtenu par les négociateurs qataris, égyptiens et américains prévoit une entrée en vigueur dimanche pour une première phase de six semaines comprenant un cessez-le-feu, la libération de 33 prisonniers sionistes et un retrait israélien des zones densément peuplées. La deuxième phase doit permettre la libération des derniers prisonniers et un retrait complet israélien de Ghaza, a encore détaillé le président sortant Joe Biden. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Ghaza et à la restitution des corps des prisonniers tués durant les raids et les bombardements de l'armée sioniste. « Un mécanisme de suivi pour surveiller l'application de l'accord sera mis en place au Caire et sera géré par l'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis», a précisé le Premier ministre du Qatar. Joe Biden a assuré que l'accord se traduirait, dès sa première phase, par un cessez-le-feu «entier et total». L'aide humanitaire doit augmenter pendant la première phase, à raison de plus de 500 camions par jour à travers le passage de Rafah, et elle doit permettre des négociations en vue d'arriver à la deuxième phase, à savoir «une fin définitive de la guerre», a-t-il ajouté. Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Ghaza assiégée a été ravagée par l'agression génocidaire et la grande majorité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et vivent des conditions particulièrement dures. Des rassemblements spontanés de joie ont lieu en plusieurs endroits, comme devant l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah, où tant de morts ont afflué depuis le début de l'agression barbare. S'il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l'avenir politique du territoire. Dès l'annonce de l'accord L' Algérie exprime sa satisfaction L'Algérie a exprimé, jeudi, sa satisfaction suite à l'annonce de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, affirmant la nécessité de concrétiser cet accord dans tous ses termes et ses dimensions, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines. « L' Algérie a accueilli avec une grande satisfaction l'annonce de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, un accord tant attendu pour atténuer la souffrance du peuple palestinien et mettre fin à l'injustice qu'il subit dans la guerre génocidaire menée contre lui par l'occupation israélienne depuis plus de 15 mois», lit-on dans le communiqué. « L' Algérie exprime sa considération des efforts inlassables déployés par le groupe de médiation internationale et affirme, en même temps, la nécessité de concrétiser cet accord dans tous ses termes et ses dimensions, notamment celles relatives à l'activation d'un cessez-le-feu inclusif et permanent et la levée de toutes les restrictions imposées aux efforts d'aide humanitaire destinée au peuple palestinien, ainsi qu'au retrait des forces d'occupation israéliennes de ses territoires», ajoute le communiqué. « Cette démarche qui a mobilisé les efforts et les initiatives de l' Algérie depuis son adhésion au Conseil de sécurité, constitue une réponse, bien que partielle, aux aspirations du peuple palestinien, et nécessite toutefois d'être complétée par d'autres démarches pour la reconstruction et l'unification des territoires palestiniens mais aussi l'ouverture de perspectives concrètes pour l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain comme solution juste, durable et définitive au conflit arabo-israélien, et condition sine qua non pour rétablir la sécurité et la stabilité dans l'ensemble de la région du Moyen-Orient», conclut le communiqué.