Porteur d'un «message d'amitié et de fraternité au président de la République, mais également de félicitations suite à sa réélection à la tête de la magistrature suprême du pays», le ministre sénégalais des Forces armées, Birame Diop, était ce jeudi en visite en Algérie. Envoyé spécial du président Bassirou Diomaye Faye, il a été reçu en audience par le président Abdelmadjid Tebboune et le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. À l'issue de l'entretien avec le chef de l'Etat, Birame Diop a souligné la «très bonne qualité» de la relation algéro-sénégalaise et affirmé en avoir évoqué «les grandes lignes» et convenu de «l'accent sur la nécessité de travailler ensemble, main dans la main, pour l'améliorer, la diversifier et l'élargir». Le ministre sénégalais est visiblement venu en Algérie avec l'intention de développer le partenariat de son pays avec l'Algérie dans des domaines précis. L'éducation, mais également «la formation de nos cadres et des hydrocarbures», intéressent prioritairement le Sénégal, en passe de développer des champs gaziers. En s'adressant à l'Algérie, le Sénégal donne du sens au concept du partenariat sud-sud. Déjà promu par l'Algérie, qui accueille plus de 6 000 étudiants africains dans ces universités, la coopération afro-africaine est un axe essentiel dans l'émergence de l'Afrique. Dans le secteur des hydrocarbures, l'Algérie dispose d'une compétence universellement reconnue et ses entreprises sont déjà à l'œuvre dans de nombreux pays africains. D'ailleurs, le ministre sénégalais n'a pas manqué de saluer l'expérience algérienne dans ce domaine. Le décor ainsi planté, l'envoyé du président Diop, élu sur un programme de rupture avec l'assistanat français, exprime le vœu de «renforcer ensemble la relation avec l'Algérie pour qu'elle soit au plus haut niveau possible», a affirmé le ministre dans sa déclaration à la presse. Une détermination qui annonce une forte coopération entre Alger et Dakar, signalée par les observateurs, comme la porte d'entrée au marché ouest-africain. C'est dire donc l'intérêt mutuel des deux pays, dont la concrétisation «n'est pas très difficile du fait que nous partageons avec l'Algérie beaucoup d'idéaux», a encore mis en avant le ministre sénégalais. Et sur les points communs entre les deux pays, Birame Diop cite clairement «le besoin de souveraineté que nous partageons ensemble. Pouvoir décider pour soi-même», a-t-il soutenu. La souveraineté, un concept qui a trouvé tout son sens dans l'Afrique subsaharienne, s'impose comme une donne historique qui apporte son lot d'actions africaines concertées. L'Alliance des Etats du Sahel (AES) se tourne vers Alger pour trouver des réponses à ses questionnements sur le développement, sans avoir à céder un iota sur «la souveraineté (qui) est le capital pour les nouvelles autorités africaines sénégalaises, mais également pour les autorités algériennes», fait savoir le ministre sénégalais des Forces armées. «L'Algérie et le Sénégal sont aussi deux pays qui tiennent beaucoup à la solidarité internationale, parce que nous avons des biens collectifs à préserver et cela n'est possible que si nous nous donnons la main au plan international», a poursuivi Birame Diop, non sans ajouter que «le Sénégal et l'Algérie tiennent beaucoup à l'intégration africaine et qui dit intégration dit besoin de disposer d'institutions fortes, d'institutions suffisamment bien dotées de capacités avec le personnel dont elles ont besoin, un personnel bien formé, un personnel dont la connaissance et la vision sont fondamentales», a-t-il mentionné. La vision que développe le Sénégal s'accorde parfaitement avec celle de l'Algérie. Plus encore, les deux pays « en sont déjà à la mise en oeuvre. La ligne maritime commerciale entre les deux pays, la liaison aérienne et l'ouverture de succursales de banques algériennes à Dakar atteste de cet état de fait. «L'Algérie et le Sénégal tiennent beaucoup (..) à l'intégration africaine et (se donnent la main) pour faire en sorte que toutes les institutions africaines soient capables d'accompagner leurs Etats dans l'atteinte des objectifs qu'ils se sont assignés», a ainsi complété le décor, le ministre sénégalais. Il est entendu que le processus de libération de l'Afrique du Nord et subsaharienne est un fait historique établi. L'Algérie est le meilleur vecteur pour atteindre cet objectif.