Les manoeuvres préjudiciables de ce réseau remontent à l'année 2003. La Brigade de recherche et d'investigation (BRI) relevant de la Dgsn vient de mettre, définitivement, un terme aux agissements illicites d'un important réseau spécialisé dans le vol et le trafic de véhicules, à Alger. D'emblée, l'hypothèse attestant du fait que ce même réseau était connecté à plusieurs autres ramifications tissées à travers le territoire du pays, n'est pas du tout exclue, de l'avis même des responsables de la BRI, ayant tenu, hier, un point de presse au niveau du Commissariat central d'Alger. En effet, parmi les véhicules volés, on trouve ceux dont les propriétaires sont localisés, notamment à Tizi Ouzou, Oran et Khenchela pour ne citer que ces wilayas. Les éléments de la BRI sont-ils parvenus au démantèlement d'un réseau dont le degré de nuisance s'est propagé à travers la plupart des villes algériennes? C'est l'une des questions, aussi nombreuses soient-elles, à laquelle la poursuite de l'enquête, actuellement en cours, via le recours aux commissions rogatoires, saura certainement apporter des éléments de réponse. Faut-il souligner, en outre, que les manoeuvres préjudiciables de ce réseau, remontant à l'année 2003, ont permis à ces activistes l'amoncellement de sommes colossales d'argent qu'ils ont «blanchies dans le secteur de l'immobilier et dans l'achat de magasins commerciaux» notera, au cours de son intervention, l'officier Demour Abdellah, chef de section de la BRI. Ce dernier précisera que l'opération de démantèlement de ce réseau s'est traduite par l'arrestation de sept individus dont une femme. Aux yeux du conférencier, ces personnes appréhendées sont à compter parmi les principaux instigateurs de ce réseau. Au moment de leur présentation au parquet d'Alger, trois d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt, tandis que les quatre autres ont été mis sous contrôle judiciaire. Les trois individus emprisonnés répondent aux initiales de B.M de Dely Ibrahim, âgé de 32 ans, licencié en droit, N.S de Aïn Naâdja, possédant une somptueuse villa bâtie à Staoueli ainsi que d'autres biens mal-acquis au niveau de Bab Ezzouar et enfin L.A, 35 ans, résidant à Baraki et arrêté à Alger à bord d'une Clio, de l'année 2005, volée à Oran. Ces trois personnages, «les plus actifs» du réseau démantelé, étaient déjà recherchés en vertu de plusieurs mandats d'arrêt délivrés à leur encontre pour les motifs de vol de véhicules et falsification de documents officiels. D'ailleurs, au moment de l'arrestation «après deux mois de filature» des sept membres de ce réseau, ces derniers étaient tous en possession d'une panoplie de documents faux, portant la griffe de plusieurs institutions administratives et militaires, notamment. «Lors des deux perquisitions effectuées aux domiciles de B.M et de N.S, nos éléments se sont aperçus que ces deux mis en cause étaient en possession de l'appareillage nécessaire à la falsification de documents de tout genre, y compris ceux relevant de l'administration française (...); on a saisi entre autres des ordinateurs, plusieurs sceaux d'Etat et une multitude de cachets secs», expliquera l'officier Demour de la BRI. Les éléments de cette brigade, nouvellement créée en vue de parer à la criminalité organisée au niveau des zones urbaines, ont aussi récupéré pas moins de huit véhicules parmi les plus luxueux existant sur le marché algérien. Combien de véhicules de ce genre ont été volés par les membres de ce réseau? C'est là, une autre question à laquelle l'enquête, citée plus haut, sera déterminante.