La fonte des neiges accumulées sur les hauteurs du Djurdjura font le bonheur du barrage de Taksebt et des populations qui y sont raccordées. Depuis Yennayer, le 12 janvier dernier, le niveau est monté de +6 m et le volume a augmenté de 15 millions de mètres cubes, soit 30% ou 50 millions de mètres cubes d'eau. C'est pratiquement le double du volume de l'an dernier (mi-janvier 2024), affirme Malek Abdeslam, hydrologue et enseignant à l'université de Tizi Ouzou. Ce dernier explique que les dernières pluies et la fonte des neige ont permis l'augmentation du niveau de remplissage de 8 mètres. Abdeslam estime ce débit au double par rapport à la même période de l'année précédente. Ce grand débit en eau de fonte rapide des neiges est en partie récupéré mais il aurait pu être plus conséquent. Deux empêchements majeurs interviennent et favorisent de grandes pertes d'eau qui se déversent dans la mer. D'abord, il faut savoir que la fonte des neiges se fait plus rapidement à cause du réchauffement climatique. Les températures qui ont suivi la période d'enneigement sont plus élevées. Ce qui fait que la fonte se produit plus rapidement. Outre cet inconvénient, il y a lieu de souligner que la station de transfert qui joue d'ailleurs un très grand rôle est insuffisante pour réorienter tous ce débit vers le barrage de Taksebt. Cette station est d'une très grande importance dans le maintien du débit du barrage de Taksebt mais ses capacités sont insuffisantes pour récupérer toutes les eaux de fonte pour deux raisons principales. Il faut savoir d'abord que celle-ci se trouve à Oued Aïssi. Ce qui fait qu'elle ne peut transférer qu'une partie des eaux des affluents du Sébaou situés sur son flanc sud. Le reste, situé plus au nord de Timizart Loghbar jusqu'à Dellys, ne peut couler que vers la mer. L'autre raison objective est que la capacité de transfert de cette station n'est que de 270 000 m3/jour. Une capacité largement insuffisante pour transférer un débit estimé en dizaines de millions de mètres cubes par jour découlant de la fonte des neiges et des pluies. Enfin, si la station est une bonne solution en amont, il n'en demeure pas moins que d'autres stations devraient être réalisées en aval sur le long de l'Oued Sébaou, même avec du pompage étant donné que le niveau de l'Oued baisse par rapport à la position du barrage à mesure qu'il se dirige vers la mer. L'autre solution, qui est une nécessité impérieuse, est indéniablement la réfection et la réparation des réseaux de distribution dont une bonne partie est dans un état de désuétude avancé. La réparation permettra d'éviter la perte de plusieurs millions de mètres cubes à travers les fuites.