L'Algérie s'est lancée un sacré pari: quadrupler pratiquement ses exportations hors hydrocarbures en l'espace de moins de six ans, soit 29 milliards de dollars d'ici 2030. Une performance historique si l'objectif est atteint. Il faut faire feu de tout bois à cet effet. S'ouvrir de nouveaux marchés et exporter les produits nationaux vers ces nouvelles destinations. La démarche est mise en route. Plusieurs contrats de coopération et de partenariat ont été signés, mardi, par des opérateurs économiques algériens et leurs homologues d'Arabie saoudite et de Mauritanie, en vue d'exporter des produits algériens vers ces deux pays. La cérémonie de signature s'est déroulée au niveau de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), sous la supervision de hautes personnalités dont les ministres du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Mohamed Boukhari, des Transports, Saïd Sayoud, de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, de l'ambassadeur de Mauritanie en Algérie, Sidi Mohamed Abdallahe, et de celui d'Arabie saoudite en Algérie, Abdullah bin Nasser Al-Bussairy. Neuf contrats ont été conclus entre des opérateurs économiques algériens et mauritaniens. Ils portent notamment sur l'exportation de produits agricoles, de matériaux de construction, de l'électroménager, de détergents et d'équipements électriques, ainsi que de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. Un autre contrat concernant l'exportation de produits agricoles vers l'Arabie saoudite, a également été paraphé. 10% des exportations algériennes sont, actuellement, destinées à l'Afrique, un chiffre que le pays ambitionne d'accroître pour jouer un rôle moteur dans les échanges commerciaux sur le continent, a indiqué Abdelatif Houari. Un nombre que le pays ambitionne d'accroître pour jouer une mission majeure dans les échanges commerciaux avec le continent. Les industries agroalimentaires (agrumes, dattes, tomates, oignons), les produits pharmaceutiques, ainsi que les équipements électriques (appareils, transformateurs, turbines), figurent parmi les secteurs porteurs identifiés. Il faut savoir aussi que l'Algérie a réussi, récemment, à pénétrer de nouveaux marchés en Asie. Une stratégie d'exportation» agressive» qui témoigne de la détermination de l'Algérie à s'affranchir de la dépendance de son secteur pétro-gazier... Le volume des exportations vers le royaume doit s'intensifier avec l'ouverture d'une nouvelle ligne aérienne destinée à cet effet. Le coup d'envoi de l'exportation d'une première cargaison de produits agricoles destinée au royaume d'Arabie saoudite et d'une autre à destination de Montréal (Canada) a été donné à cette occasion à partir de l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger. Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Arabie saoudite avait atteint 536 millions de dollars durant les sept premiers mois de 2024, contre environ 135 millions de dollars d'échanges avec la Mauritanie durant la même période. «Ces chiffres ne reflètent aucunement les capacités humaines et matérielles de ces pays», a déclaré Mohamed Boukhari, invitant les opérateurs économiques à «adhérer activement» à cette démarche visant à augmenter le volume des échanges commerciaux. La nouvelle ligne pour l'exportation de marchandises entre l'Algérie et l'Arabie saoudite, apportera une valeur ajoutée à l'activité économique des deux pays, notamment après la création du Haut conseil de coordination algéro-saoudien en 2023, a indiqué, de son côté, l'ambassadeur saoudien. Le Royaume hachémite viendra ainsi enrichir une aire d'exportations qui compte 120 marchés internationaux et un nombre d'exportateurs qui a été multiplié par 10. Passant de 200 à 2 000 principalement. Des chiffres annoncés par Abdellatif Houari, directeur du suivi et du soutien aux exportations au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Le pays ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Quels sont les marchés ciblés? Le pays mise particulièrement sur les marchés arabes et africains, profitant des avantages offerts par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et le Marché commun arabe, a déclaré ce cadre supérieur du ministère du Commerce dans un entretien à la Radio nationale.