L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a, de nouveau, critiqué la manière avec laquelle le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, gère la crise qu'il s'est créée avec l'Algérie. Invité dimanche soir sur BFM TV, De Villepin trouve qu'il y a «une forme d'amateurisme». L'ancien ministre des AE sous Chirac explique que «la surenchère du durcissement ne réglera rien», dans ce conflit. «Dire que c'est la faute de l'Algérie, ça nous fait avancer ?» se demande-t-il. La crise actuelle entre la France et l'Algérie ne se règle pas «en jouant au bras de fer» sur la scène publique, «allant de plateau en plateau», explique De Villepin. L'ancien Premier ministre, chevronné de la scène politique internationale, estime que «la situation dans notre relation avec l'Algérie est inacceptable» et «nous ne pouvons pas ne pas trouver un terrain d'entente avec l'Algérie pour régler ces problèmes», déclare-t-il. «La responsabilité politique, ce n'est pas aller dans le sens du vent, ce n'est pas d'aller de micro en micro alors qu'il faut tenir le manche de la République», conseille-t-il, mettant en avant ses 40 ans passés dans la diplomatie. Pour rappel, Bruno Retailleau s'est focalisé en permanence, ces derniers temps, sur l'immigration, spécialement algérienne, pour leur incomber tous les malheurs actuels de la France. Il ne rate aucune sortie pour pointer du doigt l'Algérie, qu'il accuse tantôt de «vouloir humilier la France», tantôt de «ne pas respecter le droit international», tantôt de «sanctionner Air Algérie», et promettant un «bras de fer» pour lui tordre le coup. Noyé dans sa propre exagération, Bruno Retailleau a été lâché par ses pairs au gouvernement dans sa «sale guerre» contre l'Algérie, désavoué par l'extrême droite qui le qualifie de «faux dur», mais aussi, et surtout, très critiqué par un grand nombre de personnalités françaises. Incapable de passer à l'acte à propos de ses menaces qu'il profère envers l'Algérie, sa crédibilité a pris un sérieux coup aux yeux des citoyens français. Ce triste tableau donne complètement raison à Dominique de Villepin, qui décèle une forme d'amateurisme dans la démarche de Retailleau.