La coopération algéro-italienne, qui s'est renforcée au cours de ces dernières années, est bien partie pour connaître un nouvel essor. Cette dynamique est marquée notamment par l'intensification des visites de haut niveau entre responsables des deux pays. Dans ce contexte, le ministre italien des Affaires étrangères effectuera aujourd'hui une visite à Alger pour prendre part au Forum d'affaires algéro-italien qui rassemblera des acteurs économiques des deux pays. Cet événement, qui fait partie du calendrier de rencontres régulières déjà établi, permettra d'examiner plusieurs projets d'investissement et de partenariat dans plusieurs secteurs. Cette visite intervient dans un contexte très favorable pour les relations algéro-italiennes, marquées depuis quelques années par une dynamique exceptionnelle. Il est à relever que le gouvernement italien fournit d'énormes efforts d'investissement pour soutenir la présence à l'étranger de ses entreprises, lesquelles misent désormais sur les nouveaux marchés émergents comme l'Algérie, le Brésil, la Colombie, la Turquie, la Serbie, l'Egypte, l'Afrique du Sud ou encore le Vietnam et Singapour, le Mexique... L'Algérie est le premier partenaire commercial de l'Italie sur le continent africain. Environ 40% du gaz italien proviennent d'Algérie. Les exportations italiennes concernent principalement les véhicules, les machines et les produits issus du raffinage du pétrole. D'après l'agence NovaN, qui a annoncé cette visite, entre janvier et novembre 2024, le volume total des échanges s'est élevé à 12,5 milliards d'euros contre 15,5 milliards au cours de la même période de l'année précédente. Au cours des onze premiers mois de 2024, l'Italie a exporté des marchandises d'une valeur de 2,57 milliards d'euros vers l'Algérie, tandis qu'elle y a importé des produits d'une valeur de 9,95 milliards d'euros. Le secteur énergétique représente la pierre angulaire des relations économiques entre l'Italie et l'Algérie. Le gaz naturel est le principal poste d'exportations algériennes vers l'Italie, avec une valeur de 8,48 milliards d'euros au cours des onze premiers mois de 2024, soit 85,3% des importations italiennes en provenance d'Algérie. Ils sont suivis par les produits dérivés du raffinage du pétrole (897 millions d'euros, soit 9%) et du pétrole brut (388 millions d'euros, soit 3,9%). Les autres produits importés d'Algérie comprennent des produits chimiques de base, du fer et de l'acier, du ciment, de la chaux et du gypse, bien qu'en volumes nettement inférieurs. Outre les échanges commerciaux, le partenariat économique entre l'Italie et l'Algérie se traduit également par une forte présence des entreprises italiennes en Algérie, notamment dans les secteurs de l'énergie, des infrastructures et de la construction, ainsi que dans de nombreux autres secteurs tels que la défense. Ce dernier volet occupe une place centrale dans cette collaboration, avec des projets importants comme l'assemblage d'hélicoptères AW-139 à Sétif et le développement du secteur naval à Annaba... Le secteur industriel a été marqué notamment par l'implantation de l'usine Fiat à Oran, qui doit franchir une nouvelle étape durant l'année en cours. Arrivée en Algérie en mars 2023, Fiat a lancé son usine d'Oran en décembre 2024. Selon le cahier des charges relatif à la fabrication de voitures en Algérie, le constructeur doit atteindre un «taux d'intégration de 15% après la troisième année d'activité, et de 40% à 60% après la 5e année». Si les investissements italiens en Algérie sont concentrés dans les secteurs de l'énergie, des travaux publics, de la défense et de l'automobile, mais l'intérêt des entreprises italiennes commence à se développer vers d'autres secteurs tels que l'agroalimentaire, le numérique et l'agriculture. Dans ce domaine, un accord-cadre sur le méga-projet algéro-italien dans l'agriculture a été signé juillet dernier à Alger. D'une valeur de 420 millions de dollars, l'investissement prévu dans le Sud algérien, plus précisément dans la région de Timimoun, sera réalisé sur une superficie de 36 000 hectares, dont 35 450 hectares pour la production du blé et des légumineuses, alors que la superficie restante sera dédiée à la réalisation d'une usine de pâtes et autres infrastructures d'accompagnement de ce projet intégré. Il est attendu via ce projet la création d 6 700 postes d'emploi dont 1 600 permanents. Ces grands chantiers implantés en Algérie témoignent de la solidité du partenariat entre les deux pays.