La Défense civile dans la bande de Ghaza a fait état de 10 martyrs et plusieurs blessés tôt, jeudi matin, dans des frappes sionistes sur le territoire palestinien après une reprise massive des bombardements dans la nuit de lundi à mardi. «Au moins 10 civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans des frappes aériennes israéliennes qui ont visé six maisons à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, tôt jeudi matin», a déclaré Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Mercredi, la Défense civile avait recensé au moins 470 morts depuis la reprise des bombardements massifs dans la nuit de lundi à mardi. Fuyant les tirs dans le nord du territoire palestinien assiégé et dévasté, des familles plusieurs fois déplacées pendant l'agression barbare ont repris le chemin de l'exode. Le Hamas a accusé Israël de chercher à «torpiller» l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier après quinze mois d'agression génocidaire sioniste à Ghaza. Alors que les craintes d'une reprise de la guerre s'amplifient, le mouvement palestinien a affirmé rester ouvert aux négociations indirectes avec Israël sur les modalités de la poursuite de l'accord de trêve, en réitérant des exigences déjà rejetées par le gouvernement israélien. Fort du soutien de l'allié américain, le gouvernement Netanyahu a prétendu que la reprise des opérations militaires à Ghaza était «indispensable» pour assurer la libération des prisonniers encore aux mains du Hamas. Le ministre sioniste de la Défense, Israël Katz, a adressé aux Ghazaouis une nouvelle menace exigeant qu'ils libèrent les prisonniers et se «débarrassent» du Hamas qui a pris le pouvoir à Ghaza en 2007. 58 restent retenus à Ghaza dont 34 sont déclarés morts par l'armée sioniste. Et Netanyahu a déclaré que toute négociation pour leur libération se déroulerait désormais «sous le feu». L'armée sioniste a en outre mené mercredi de nouvelles frappes aériennes, qui ont coûté la vie à 14 membres d'une même famille à Beit Lahia dans le nord de Ghaza, selon la Défense civile. Au moins 13 Palestiniens ont péri dans des frappes ailleurs dans le territoire palestinien, selon le ministère de la Santé. Le Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops) a annoncé la mort «d'un collègue tué dans un local de l'Unops à Deir al-Balah. Un engin explosif a été largué ou tiré sur (le bâtiment) et a explosé à l'intérieur». Cinq autres employés ont été blessés selon l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé une «enquête complète». Dans le nord de Ghaza, hommes, femmes et enfants ont fui plus au sud au milieu des décombres, à pied ou entassés dans des charrettes, emportant matelas de mousse, bassines en plastique ou tentes. Mardi, l'entité sioniste a lancé sur Ghaza ses frappes les plus meurtrières depuis l'entrée en vigueur de l'accord de trêve le 19 janvier, et Netanyahu a dit qu'elles n'étaient «que le début». Mais il est lui-même sous pression en Israël. À El Qods occupé, des milliers de personnes ont manifesté en l'accusant de poursuivre la guerre au mépris du sort des prisonniers. «Nous avons tous été pris en otage par un gouvernement sanguinaire», ont scandé certains manifestants, d'autres appelant à la démission du Premier ministre. Même si le Hamas a affirmé ne pas «refermer la porte des négociations», il a réitéré ses exigences de commencer la seconde phase des négociations prévues par l'accord de trêve. La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 prisonniers, dont huit morts, et la libération d'environ 1 800 détenus palestiniens. Depuis, les négociations menées par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, n'ont pas progressé. Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Ghaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers prisonniers sionistes. Le gouvernement Netanyahu souhaite lui une extension de la première phase jusqu'à mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la «démilitarisation» de Ghaza et le départ du Hamas. Comme moyens de chantage, Israël a déjà bloqué l'entrée de l'aide humanitaire à Ghaza et coupé l'électricité dans ce territoire pauvre où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens.