Les négociateurs sionistes sont revenus, hier, à la table des négociations, au Qatar, pour un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, à l'heure où la guerre ne connaît pas de répit avec de nouveaux tirs israéliens dans le sud du territoire palestinien. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a ordonné, jeudi, au chef du Mossad de se rendre au Qatar pour participer à de nouvelles discussions sur un cessez-le-feu pouvant permettre d'obtenir la libération des otages retenus à Ghaza par le Hamas, une décision saluée par le président américain, Joe Biden. Le chef des services spéciaux israéliens, David Barnea, était donc attendu à Doha hier pour y rencontrer Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, le Premier ministre du Qatar, un des médiateurs dans le conflit à Ghaza, a précisé une source proche des négociations. Le Hezbollah a, en soutien au Hamas, ouvert un front avec l'entité sioniste et, depuis, les échanges de tirs dans les zones frontalières sont quotidiens, gagnant parfois en intensité et doublés d'une rhétorique belliqueuse. Jeudi, le mouvement libanais a tiré plus de 200 roquettes et des drones explosifs sur des positions militaires au nord d'Israël et au Golan occupé, faisant redouter un nouveau conflit dans la région, au lendemain d'un premier barrage de roquettes. Ces tirs, a prévenu le Hezbollah, sont en riposte à l'assassinat, mercredi, par Israël d'un de ses commandants dans le sud du Liban. Après avoir fait état d'alertes partout dans le nord d'Israël, jusqu'au Golan syrien occupé, l'armée israélienne a indiqué qu'«environ 200 projectiles» avaient été identifiés. Principal allié d'Israël, les Etats-Unis ont averti qu'une guerre avec le Hezbollah pourrait provoquer un «conflit régional». L'armée sioniste mène, depuis le 7 octobre 2023, une agression barbare tant aérienne que terrestre à Ghaza qui a fait jusqu'à présent 38 011 martyrs, en majorité des femmes et des enfants, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Ghaza. Selon la Défense civile, 7 personnes sont tombées en martyrs, jeudi, dans des frappes sionistes dont 5 dans une école de la ville de Ghaza, dans le nord du territoire palestinien assiégé et bombardé par Israël depuis près de neuf mois. Des combats ont continué principalement dans le quartier de Choujaïya de la ville de Ghaza. Des témoins ont fait état de tirs d'artillerie israéliens dans la nuit de jeudi à vendredi et de frappes aériennes plus tôt dans le sud de la bande de Ghaza, à Khan Younès ainsi qu'à Rafah, ville frontalière avec l'Egypte, où une violente fusillade a eu lieu, selon des témoins. 7 corps ont été retrouvés, jeudi, dans le quartier de Tal Al-Sultan, à l'ouest de Rafah, dont «3 en état de décomposition», a indiqué un responsable de la Défense civile. Ces dernières semaines, les combats ont repris dans plusieurs régions que l'armée avait prétendu contrôler, dont Choujaïya. Depuis l'ordre d'évacuation de l'armée, des dizaines de milliers de Palestiniens ont quitté des secteurs de l'est de Rafah et de Khan Younès, une nouvelle fois jetés sur les routes du territoire dévasté, en quête d'eau, de nourriture et d'abris. «Nous sommes partis mais nous ne savons pas où aller», a témoigné Oum Malek Al-Najjar, qui a quitté avec ses enfants l'est de Khan Younès. Dans le territoire palestinien en proie à une catastrophe humanitaire, 1,9 million d'habitants de Ghaza, soit 80% de la population, sont à présent déplacés, selon l'ONU. Alors que toutes les tentatives d'un accord pour une trêve à Ghaza ont échoué ces derniers mois, le bureau de Netanyahu a annoncé, jeudi, que «le Premier ministre a fait part au président (américain Joe) Biden de sa décision de dépêcher une délégation pour poursuivre les négociations en vue de la libération des otages». «Il a rappelé qu'Israël était avant toute chose déterminé à mettre un terme à la guerre seulement si tous ses objectifs sont remplis», est-il précisé. Biden s'est félicité de la décision de Netanyahu. Les derniers éléments fournis par le Hamas «pourraient fournir la base nécessaire pour conclure un accord», a indiqué un haut responsable américain qui a requis l'anonymat. Mais «il reste beaucoup à faire sur certaines étapes de mise en oeuvre», a-t-il indiqué, en prévenant que ce serait «difficile». Jusque-là, les belligérants ont campé sur des positions inflexibles. Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu'à «la destruction du Hamas et la libération de tous les otages». Et le Hamas réclame un cessez-le-feu permanent et un retrait total sioniste de Ghaza avant tout accord sur une libération d'otages.