C'est aussi un marché qui retrace et préserve toute une tradition, une culture et un art. Poursuivant ses opérations de «charme» pour équiper les opérateurs algériens dans tous les secteurs, le très actif Institut italien pour le commerce extérieur (ICE), conduit par Samuele Porsia, a réuni dimanche, à Alger, fabricants italiens d'équipements pour orfèvrerie et bijouterie et artisans algériens de bijoux en argent, or et corail, potentiels importateurs. Cette rencontre, qualifiée par d'aucuns d'importante, s'est tenue sous le haut patronage du ministre de la PME et de l'Artisanat, représenté par le directeur général de l'artisanat, A.Benabdelhadi. Inaugurée par l'ambassadeur d'Italie à Alger, Giovan Battista Verderame, elle a regroupé les responsables de différentes institutions du secteur dont l'Association nationale des bijoutiers, l'Enor (Entreprise publique de l'or), l'Agenor (Agence nationale pour la distribution et la transformation de l'or), la CCI du Djurdura, et diverses organisations d'artisans bijoutiers de Kabylie, des Aurès et du Hoggar. Il est normal que ce secteur intéresse les constructeurs italiens lorsqu'on sait que pour les neuf premiers mois de l'année 2006, les chiffres du Cnis indiquent que les importations algériennes d'équipements pour la transformation des métaux précieux ont atteint plus de 24 millions d'euros (24,18) contre moins de 24 millions (23,9) pour tout l'exercice 2005. L'Italie occupe la première position avec 5,9 millions d'euros soit 25% du total des importations contre 4,38 millions d'euros ou 18,3% du total en 2005. C'est là une augmentation confortable de 34,7% qui a été enregistrée. Malgré une concurrence asiatique de plus en plus forte, l'Italie transforme, en moyenne, 500 tonnes d'or par an, soit 1/5ème de la production mondiale et les 3/4 de la production européenne. Les différents représentants des firmes italiennes ont tour à tour, présenté leurs produits alliant innovation, technicité pointue des matériels, originalité, élégance, variété des modèles. Les intervenants algériens ont, pour leur part, souligné l'importance du marché des bijoux en or ou argent qui doit satisfaire quelque 300.000 mariages par an, à raison d'une moyenne de 50 grammes pour chaque évènement, soit 15 tonnes /an de bijoux en or environ. C'est là une source d'emplois directs et indirects non négligeable sans compter les rentrées au Trésor que supporte la profession. Le but de celle-ci, selon l'un de ses pratiquants, est de réduire l'informel et de travailler dans la transparence. C'est aussi un marché qui retrace et préserve toute une tradition, une culture et un art partagés par tous les pays du Bassin méditerranéen. Pour le représentant du ministère, la profession gagnerait à s'organiser pour présenter un seul interlocuteur devant l'administration pour défendre ce noble métier. L'autre point fort, soulevé par les participants algériens, est celui de la formation pour laquelle l'Enor met à la disposition des intéressés, locaux et matériel pour ce faire. L'Etat est prêt à financer ces projets et un travail de formation se fait déjà avec les Italiens pour le cuir, la poterie, et les vitraux. Des actions sont aussi menées avec le Pakistan pour le marbre, l'Espagne pour la céramique et l'Iran pour les tapis... La délégation italienne invitée à cette rencontre, a visité hier les ateliers des bijoutiers d'Ath Yenni qui font la «fierté de l'Algérie» comme l'a si bien souligné un artisan algérien.