Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a répondu à la question d'un député de l'émigration Abdelouahab Yagoubi, portant sur l'impact de l'allocation chômage sur le marché de travail et les mesures prises pour la réguler et lutter contre les abus liés à cette allocation, en particulier dans les cas où des individus en bénéficient tout en exerçant des activités non déclarées. Pour le ministre, l'allocation chômage «constitue un programme d'accompagnement des primo-demandeurs d'emploi de moins de 40 ans, visant à les soutenir et à les inciter à rechercher activement un travail». Ce dispositif, dit-il, «est l'un des acquis majeurs renforçant la politique sociale de l'Etat en matière de réduction du chômage». Il a fait savoir que «depuis le lancement du programme, 71423 bénéficiaires ont été placés dans un emploi jusqu'à la fin de l'année 2024». De plus, «entre mars 2022 et fin 2024, 462073 bénéficiaires ont été orientés vers des formations, dont 173371 pour les sessions de février et octobre 2024». Parmi eux, «215397 stagiaires ont achevé leur formation et 2451 bénéficiaires ont obtenu un emploi après leur formation». Pour assurer une gestion rigoureuse de ce programme, l'Agence nationale de l'emploi (Anem) a développé la plateforme numérique «Minha», permettant de vérifier les conditions d'éligibilité et d'informer les bénéficiaires des motifs de suspension ou d'arrêt du versement de l'allocation. «Toute perception indue de l'allocation entraîne un remboursement des montants perçus, conformément aux dispositions du décret exécutif n° 22-70 du 10 février 2022 modifié et complété», a-t-il souligné. Il a précisé que «la suspension de l'allocation ne prive pas le demandeur d'emploi de l'accès aux dispositifs de placement sur le marché du travail, y compris l'orientation vers des offres correspondant à son profil». «l'Anem effectue un croisement des données des bénéficiaires avec divers organismes, notamment l'état civil, les caisses de sécurité sociale des salariés et non-salariés ainsi que la Caisse nationale de retraite pour garantir l'efficacité du programme et préserver cet acquis social», a-t-il signifié. En outre, d'après le ministre «des campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées pour informer les bénéficiaires des règles et obligations liées au programme». Bentaleb est aussi revenu sur le taux de chômage officiel en Algérie pour l'année 2024, et son évolution au cours des années précédentes. «L'évaluation du taux de chômage et de l'emploi se fait selon les concepts et définitions fixés par les recommandations du Bureau international du travail (BIT) en matière de statistiques sur la population active, le chômage et le sous-emploi, adoptées lors de la Conférence internationale des statisticiens du travail d'octobre 1982», a-t-il indiqué en guise de réponse à la question sus-citée. «Selon les normes du BIT, un chômeur est une personne âgée de 15 ans ou plus remplissant simultanément trois conditions, à savoir, être sans emploi durant la semaine de référence, être disponible pour travailler dans un délai de deux semaines et avoir recherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou avoir trouvé un emploi commençant dans un délai de trois mois», a-t-il poursuivi. «Sur cette base, l'Office national des statistiques (ONS), en tant qu'organe habilité, est chargé de mesurer et de publier les données sur le taux de chômage et d'emploi, notamment à travers des enquêtes nationales permettant d'analyser l'évolution du marché du travail et les caractéristiques de la main-d'oeuvre et des demandeurs d'emploi», a-t-il encore ajouté.