L'Expression: Pourriez-vous nous parler de votre présence ici? Fatma Meheni: Je viens en tant que visiteur. Je viens découvrir des nouveaux créateurs. Prendre la température du jeu vidéo en Algérie qui commence à prendre de l'ampleur. Je suis très contente de cette énergie. Vous avez pris part, il y a trois ans, à l'aventure «Mawa Hub» qui allie justement la culture à la technologie, ce qui est le cas de ce salon; un mot là-dessus... Le coeur du jeu vidéo c'est justement allier l'art et la technologie et mon passage par Mawa Hub m'a clairement ouvert les yeux sur ma passion. Grâce à Mawa Hub je me suis rendu compte que je pouvais vivre de ma passion. J'ai découvert l'industrie du jeu vidéo grâce à eux; j'ai compris que c'est un écosystème immense, qui englobait des métiers, plein de choses... j'ai donc pensé à faire tout ça ici, chez moi; en Algérie, après avoir étudié en France, à Isart Digital, la première école du jeu vidéo dans le monde. Après Mawa Hub vous avez lancé votre propre projet. Pourriez-vous nous en parler? Après Mawa Hub, j'ai travaillé un peu dans des studios à Paris; j'ai vu comment ça se passait, à savoir la production et l'édition du jeu vidéo. Par la suite, la décision a été rapidement prise, celle de rentrer chez moi. C'est tout récent. On a lancé notre studio qui s'appelle «Ahras studio» qui s'occupe de tout ce qui est développement de jeu vidéo jusqu'à l'édition du jeu vidéo; donc, tout ce qui est marketing, communication et partenariat. Comment évaluez-vous le monde du gaming en Algérie? En Algérie, c'est encore tout nouveau. Ily a encore tout à faire. Mais par contre, il y a tout pour tout faire; on a tous les talents possibles; des talents vraiment incroyables ici. On a un écosystème qui est prêt à nous encourager pour lancer et développer nos rêves et donner finalement du rêve, aujourd'hui. Donc c'est le moment ou jamais, j'allais dire. Pensez-vous que ce salon est justement représentatif de cet univers? C'est ma première au GCCdz et je découvre. Franchementn, ma première impression. J'adore l'énergie qui s'en dégage et je me sens chez moi dans ce salon. J'aime bien l'atmosphère; on ressent bien l'atmosphère du gaming. Qu'attendez-vous de ce genre de salon? J'attends quelque chose que je n'ai pas vue aujourd'hui. J'espère voir des stands de jeunes qui ont développé leurs jeux, made in Algéria, par des Algériens et qui nous proposent de tester leurs jeux. C'est quelque chose que je n'ai pas vue aujourd'hui. Mais c'est quelques chose, je pense, qu'on verra, j'en suis sûr, l'année prochaine inchallah. Et vous comptez donc, évoluer dans ce milieu? Vous pensez gagner de l'argent grâce à ça? Absolument. Oui bien sûr. Comme dans tous les métiers. Je me suis investie complètement. C'est une idée assez fausse et reçue de dire que le jeu vidéo n'apporte pas de l'argent. Il est bon de rappeler que le jeu vidéo est une économie qui pèse aussi lourd que la musique ou le cinéma réunis. C'est vraiment le secteur de divertissement le plus lourd dans le monde et c'est quelque chose que j'ai envie d'apporter ici en Algérie. La mission de notre studio en tout cas c'est de créer des jeux qu'on aurait envie de jouer et qu'on ne trouve pas. Des jeux pour lesquels on s'identifierait. À travers notre culture et patrimoine j'imagine? Exactement. Notre mission dans notre studio, en tout cas, c'est que tous les jeux qu'on va sortir et éditer porteront une touche algérienne dedans. Il y aura un rappel de la culture algérienne ou de la culture de la région Ména en tout cas. À quand un jeu de votre studio sur le marché alors? D'ici un an. On est une belle équipe de huit personnes et on y travaille.