L'Algérie part à la conquête du marché africain des équipements et des installations énergétiques. L'accord passé entre le groupe pétrolier national Sonatrach, la société énergétique nationale, la Sonelgaz et l'américain Baker Hughes s'inscrit, en droite ligne, dans ce sillage. Le Groupe Sonatrach et la compagnie nationale la Sonelgaz, viennent de signer, dimanche dernier à Blida, un important accord avec leur partenaire américain Baker Hughes, à travers la filiale Algesco spécialisée dans la réparation et la maintenance de turbines. L'objectif étant de « diversifier sa production pour investir le marché africain ». Seulement, pour intégrer le marché africain, le duo énergétique algérien doit faire appel à des partenariats stratégiques divers et de grande ampleur. La méthode du major algérien est claire. Il est impératif de « diversifier la production de la société de réparation et de maintenance des turbines et des compresseurs destinés aux véhicules industriels de la Sonatrach et de la Sonelgaz, dans la perspective d'intégrer les marchés africains», devait souligner le P-DG de la Sonatrach, Rachid Hachichi, en présence du P-DG de la Sonelgaz, Mourad Adjal, et le patron de la compagnie américaine Baker Hughes, Lorenzo Simonelli, en marge d'une visite d'inspection de la société Algesco, dans la zone industrielle Guerrouaou de Boufarik. L'occasion aussi pour les deux chefs des deux compagnies, la Sonatrach et Baker Huges, d'annoncer la relance des activités de la société mixte Apac, qui est aussi spécialisée dans les équipements industriels et les pièces de rechange pour la chaîne de valeur des hydrocarbures, annonce-t-on encore. Il est à signaler que cette société américaine, spécialisée dans les technologies de l'énergie au plan mondial, est l'une des plus importantes dans le registre des partenariats de la major algérienne, en termes de contribution au développement des projets énergétiques algériens. Présente dans les filiales Algesco et Apac, Baker Hughes contribue à la diversification de la production, « grâce à la réalisation de turbines à gaz d'une capacité moyenne de 20, 30 et 50 mw, qui font l'objet d'une forte demande sur le marché africain », devait souligner Adjal, qui avait fait allusion à la réception de plusieurs demandes de pays africains, à l'instar du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal. Le P-DG de la Sonelgaz a également annoncé l'imminence du « lancement effectif de cette conquête du marché africain ». Pour le groupe pétrochimique algérien, cette alliance entre l'Algérie et les USA requiert une attention et une « importance extrême», étant donné les implications qu'elle entraîne sur le terrain, en termes d'opérations de maintenance et de réparation effectuées, sans compter le « plan de développement spécial qui lui conférera un caractère international et lui permettra d'intégrer les marchés africains ». Il est important de souligner que l'américain Baker Huges est également présent dans des projets stratégiques de la compagnie nationale des hydrocarbures, notamment dans sa quête du rehaussement de son potentiel de production gazier, dans la perspective de consolider sa position de deuxième exportateur en Europe. En effet, cette visite a été l'opportunité, pour le P-DG du groupe Sonatrach, d'exposer l'autre projet de réalisation des installations de boosting, dans sa troisième phase de l'étape 2, du gisement gazier de Hassi R'mel. Il a été aussi question, lors de cette rencontre entre les deux responsables, d'insister sur « l'importance du respect des délais fixés pour ce projet stratégique qui favorisera l'exploitation naturelle de ce réservoir historique et vital ». Il s'agit, en effet, du plus grand gisement gazier d'Algérie et d'Afrique, qui participe de la stratégie de l'Algérie à renforcer le rôle du pays en tant que deuxième fournisseur important de gaz de l'Europe. Baker Huges, qui compte dans son carnet de commandes régional la Tunisie et l'Egypte, se dit satisfaite de cette collaboration qu'elle souhaite fructifier et développer entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique.