Des primaires auront lieu aujourd'hui et jeudi prochain pour choisir les candidats. Ce n'est un secret pour personne. Le FLN veut ravir la majorité au RND dans la chambre haute du Sénat. Il déploie des efforts immenses pour engranger le maximum de voix. Car du résultat des sénatoriales du 28 décembre dépendront les législatives de 2007. Mais, le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, voit les choses différemment. «Les élections locales de 2002 ont des conséquences directes sur les sénatoriales d'aujourd'hui. Malgré les difficultés, on fait de notre mieux pour prendre quelques sièges dans quelques wilayas», lâche-t-il avec amertume. Des primaires auront lieu aujourd'hui et jeudi prochain pour choisir les candidats qui seront alignés dans la course face aux candidats des frères ennemis du FLN. «Le secrétaire général du parti a donné des orientations aux bureaux de wilayas pour contracter les alliances possibles avec les autres partis politiques et les indépendants», ajoute Chorfi. Le RND, qui dispose de 53 sièges au Conseil de la nation va descendre jusqu'à 18 sièges acquis qui ne seront pas rejoués dans la compétition. Il devra glaner quelques sièges par un jeu d'alliances pour franchir la vingtaine et avoir ainsi droit à son propre groupe parlementaire au Sénat. Il devra, également, négocier le poste de la présidence. On ne sait pas encore si le président de la République va encore renouveler le mandat de Bensalah et lui permettre, à l'occasion, de battre en longévité parlementaire feu Rabah Bitat. Comme pour répondre à un FLN conquérant, Miloud Chorfi - à qui la question n'a pas été posée - révèle que «plus de 500 élus ont rejoint le RND; ce qui va donner un plus à notre parti». Suivez mon regard, dirait un observateur averti. L'autre parti de l'Alliance présidentielle, peu loquace pour la circonstance, le MSP en l'occurrence, espère garder une dizaine de sièges si le président daigne bien donner un coup de pouce. Loin des challenges visibles, une autre course se déroule en catimini dans les salons feutrés. Chacun y va par différentes astuces pour se faire remarquer et disposer d'un siège parmi les 24 désignés. Les enjeux des sénatoriales sont importants, à l'orée d'une double compétition électorale décisive pour le devenir des partis. Des résultats du 28 décembre dépendront les législatives et, par ricochet, les locales de l'automne prochain. Elles représentent l'unique indicateur susceptible de présenter une grille de lecture virtuelle ou réelle. Les partis politiques se démènent, bougent, se défoncent pour quelques sièges parce qu'ils savent que les résultats des sénatoriales porteront un coup terrible sur le moral des troupes. Ils ne veulent, en conséquence, et en aucune manière être fatalistes par la soumission à la logique du fait accompli. Les pronostics sont connus. Il faudra faire de telle sorte que les méfaits de l'élection de ce mois-ci soient un passif d'une situation révolue. Autrement, ils auront à essuyer les revers d'une déroute certaine.