La sortie fracassante du ministre de la Santé, M.Amar Tou sur la mauvaise qualité des médicaments importés, a suscité l'ire des professionnels. Après la réaction des importateurs, c'est au tour de la direction générale de la Cnas de répliquer. Le directeur général de la Cnas, M.Ahmed Khenchoul a, dans un entretien téléphonique avec L'Expression, démenti hier les propos du ministre. Ce dernier ne s'est pas arrêté là, en affirmant que «la position de la direction est tout à fait claire». Le choix des médicaments, argumente-t-il, se fait sur des critères très strictes. «Tous les médicaments que nous commercialisons sont testés par des laboratoires internationaux et également par celui du ministère de la Santé», rassure le responsable. Pour rappel, le ministre de la Santé avait annoncé, récemment que les médicaments produits en Algérie et ceux importés ne sont pas fiables allant jusqu'à accuser le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques de ne «pas être en mesure d'assurer la qualité thérapeutique du médicament». Une déclaration qui remet en cause la crédibilité de plusieurs intervenants dans la chaîne des médicaments, entre autres, la Cnas. Devant cet état de fait, et afin de défendre l'image de sa direction, M.Khenchoul n'a pas été par trente six chemins pour dire que la Cnas ne joue pas avec la santé des citoyens. Avec près de 8 millions d'assurés, celle-ci ne compte, en aucun cas, mettre en péril la santé de toute cette population. Le syndicat de l'entreprise Saidal a, de son côté critiqué les propos du ministre en les qualifiant de «tendancieux et irresponsables». Enumérant les étapes de contrôle imposées à tout médicament par les services de l'entreprise elle-même, le syndicat estime que «c'est la responsabilité d'édicter tout nouveau processus de contrôle et de veiller à leur application en toute équité (.....) en garantissant l'efficacité des médicaments offerts au patient». Cette mise au point établie, le syndicat souligne que les propos du ministre «auront inévitablement un effet négatif sur le comportement du patient algérien». Plus grave encore, selon le communiqué, «ces propos vont à l'encontre de la politique nationale de promotion et de valorisation des médicaments génériques». Autre conséquences: «Ces dires remettent en cause l'image de Saidal et des producteurs algériens et anéantissent les actions d'exportation et de relation avec des partenaires étrangers».