Plus de 150 constructions illicites sur des exploitations agricoles, à travers toutes les communes d'Alger, ont été signalées. Dans le cadre de la récupération d'exploitations agrico les comportant des constructions illicites, la direction des services agricoles de la wilaya d'Alger a proposé la déchéance du droit d'exploitation à 55 exploitations agricoles. Ces dernières se trouvent à Draria, Rouiba, Dar El Beïda, Zéralda et Chéraga. Les mêmes services ont, également, enregistré, jusqu'au mois de janvier de l'année en cours, 38 propositions de déchéance de droit d'exploitation au niveau des mêmes circonscriptions administratives. Les premières statistiques effectuées par les services agricoles, en mai 2006, ont dévoilé l'existence de 156 constructions illicites sur des exploitations agricoles à travers toutes les communes et, majoritairement, à Kheraïssia, Draria et Bordj El Bahri. Notons que le ministère de la Justice a ordonné, en 2005, une enquête de grande envergure qui a touché les 2 060 exploitations agricoles individuelles et collectives (EAI et EAC) de la wilaya, pour une superficie globale de 35.513 ha. Ce sont, au moins, 150 exploitations, entre EAI et EAC, qui ont été présentées à la justice pour «détournement du foncier agricole» à Alger. La loi interdit l'usage des terres agricoles dans la construction anarchique, son abandon, sa location, sa cessation ou son utilisation à d'autres fins. Résolu à mettre un terme à l'anarchie qui règne dans le foncier agricole, et dont des pans entiers sont l'objet de spéculation, s'ils ne sont pas inondés par le béton, l'Etat intervient ainsi en force afin de sauver les derniers arpents verts. A ce sujet, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a indiqué, jeudi à Alger, dans une allocution prononcée à l'ouverture du 7e congrès de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), «notre richesse pérenne est la terre et ce ne sont pas les autres activités qui vont détourner notre volonté de sécuriser notre avenir». Le chef du gouvernement a également estimé, dans ce contexte, que les mutations profondes et «irréversibles» qu'a connues le pays dans différents domaines, en matière de progrès et de démocratie, ont marqué les rapports de l'agriculture avec son environnement immédiat. Pour sa part, le secrétaire général de l'Unpa, M.Mohamed Allioui, a plaidé dans son intervention pour la création d'un Conseil supérieur de l'agriculture, avec pour tâche, la préservation des terres agricoles, leur développement et leur élargissement. Le 7e congrès de l'Unpa, faut-il le souligner, a été contesté par une partie des adhérents de l'union, à leur tête le coordinateur général, Kaïd Salah sous prétexte de la malhonnêteté du secrétaire général de l'Unpa.Kaïd Salah a même annoncé la création de l'Union générale des paysans algériens (Ugpa).