Les préoccupations de la population sont multiples. La propagation des problèmes des villageois suscite continuellement un effet boule de neige dans les régions de la Kabylie profonde où le citoyen se sent marginalisé et livré à son sort. En effet, c'est le cas des habitants des villages de Betrouna, au sud de la commune de Tizi Ouzou, qui ne savent plus à quel saint se vouer étant donné que leur espoir de voir le bout du tunnel s'estompe au fur et à mesure que leur calvaire perdure. Les préoccupations de la population sont multiples d'autant qu'elles touchent essentiellement des questions d'intérêt général. Ainsi donc, à travers une déclaration dont une copie nous a été remise, la coordination des comités de villages de Betrouna rappelle que toutes les requêtes adressées aux responsables concernés à tous les niveaux en vue de l'amélioration de leur cadre de vie, restent, jusque-là, lettre morte. Cela dit, affirment les rédacteurs du même document, le wali, le chef de daïra ainsi que les élus locaux, à leur tête le président de l'APC, ont tété saisis pour la prise en charge des doléances des habitants du douar de Betrouna. Ce dernier renferme en son sein, faut-il le noter, près de 18.000 âmes livrées, hélas, à leur sort. «En plus des doléances préalables faites, sont venus se greffer deux autres problèmes cruciaux, à savoir la suppression des transports scolaires et universitaires au grand dam des 450 élèves et 150 étudiants qui fréquentent l'université de Tizi Ouzou», lit-on dans le même document qui ajoute que les décisions, prises par la wali lors de sa visite, en mai dernier dans la région, ne sont exécutées que partiellement et que des blocages sont perceptibles. «Des matériaux de construction ont été enlevés des magasins de l'APC au nom de Betrouna et aucune explication n'a été fournie malgré la demande», soutiennent les membres de la coordination des villages de Betrouna qui s'élèvent, ainsi, énergiquement contre «les agissements de certains responsables irresponsables et inconscients qui font des institutions et biens publics leurs propriétés privées en contradiction totale avec les lois de la République». Enfin, pour rappel, les revendications des citoyens de Betrouna consistent, entre autres, en l'amélioration du réseau AEP et l'enlèvement des ordures ménagères. D'ailleurs, selon eux, la population appréhende des risques majeurs pour la santé publique de la région d'autant, que cette dernière a connu une épidémie de typhoïde où l'on a recensé 750 cas.