Elle sera introduite à l'examen du BEM en juin 2007 et celui du baccalauréat en juin 2008. Introduite dans le système éducatif national en 1995, promue au rang de langue nationale en 2002, la langue amazighe ne semble pas quitter de sitôt son carcan. «La promotion de tamazight tout comme sa graphie passent par une décision politique émanant des pouvoirs publics», a insisté, hier, le directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (Cnplet), M.Abderrazak Dourari, lors de l'ouverture du colloque international sur l'enseignement de tamazight, dont les travaux, qui se tiennent à l'hôtel Eriadh de Sidi Fredj, se poursuivront jusqu'à demain. «La décision n'appartient guère aux chercheurs. Notre travail consiste en l'étude de cette langue du point de vue scientifique, autre chose c'est à l'Etat de décider», a souligné M.Dourari. Celui-ci n'a pas manqué de signaler que le centre, dont il est, directeur, ne cesse de se débattre dans une kyrielle d'obstacles. Il cite, notamment, le casse-tête du statut du centre qui ne peut pas recruter des chercheurs susceptibles de promouvoir la langue amazighe. «Le développement de cette langue ne peut se faire sans la création d'une académie qui veille à l'élaboration des règles nécessaires pour permettre à tamazight de se hisser au rang d'une langue», fait remarquer M.Dourari. Cette problématique est, d'ailleurs, confirmée par le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, qui reconnaît moult embûches rencontrées dans la promotion et dans l'enseignement de tamazight. Néanmoins, le ministre de l'Education se dit incapable, à lui seul, de régler tous ces problèmes. «Un long chemin reste à faire pour promouvoir cette langue au rang qu'elle mérite», a insisté M.Benbouzid. Aux entraves citées par Dourari, le ministre de tutelle ajoute celui de l'encadrement et avoue que «pas moins de 60 postes budgétaires réservés à tamazight sont inoccupés». Ce constat est d'autant plus cinglant lorsqu'on apprend que sur le territoire national, on ne dispose que de 500 enseignants en tamazight. Le ministre de tutelle a annoncé, à cet effet, que des mesures seront prises afin de régulariser la situation des enseignants de cette langue. Ainsi, le gouvernement a-t-il mis en place un dispositif dérogatoire qui contient: un décret permettant l'intégration de ces enseignants dans un délai de 3 ans; un décret allégeant les conditions d'ancienneté pour la promotion au poste d'inspecteur (5 ans au lieu de 10 ans). Par ailleurs, le ministre de l'Education nationale a annoncé que, dans le cadre de l'application des mesures liées à la réforme, «la langue amazighe sera introduite à l'examen du BEM (Brevet d'enseignement moyen) en juin 2007 et à l'examen du baccalauréat en juin 2008». S'agissant de l'enseignement de tamazight, qui reste facultatif, il a indiqué que la situation restera inchangée, du moins pour le moment. L'enseignement de cette langue sera progressivement obligatoire pour tous les élèves algériens.