Près de 480.000 passagers algériens ont transité en 2005 par le port de Marseille. La gestion du port d'Alger, le plus grand du pays, demeurera dans le giron des entreprises publiques uniquement. C'est, du moins, ce qu'a fait comprendre le ministre des Transports, M.Maghlaoui. Interrogé sur ce sujet à la sortie de son entretien avec le maire de Marseille, il répondra brièvement: «Il n'est pas question de confier la gestion du port d'Alger aux entreprises étrangères». Cette déclaration, qui émane du premier responsable du secteur, renseigne sur la volonté de l'Etat de garder la main sur ce secteur sensible. Pourtant, tout portait à croire, il y a quelques semaines seulement, que la privatisation des infrastructures portuaires a été déjà tranchée. Un avis d'appel d'offres devait être lancé dans cette perspective et concernait la mise en concession de sa première activité: les conteneurs. Ce processus devait, en principe, toucher ensuite toutes les activités commerciales des ports algériens. D'ailleurs, plusieurs ports étrangers dont des français et des arabes tels que celui de Marseille et celui de Dubaï Ports Word, ont manifesté leur intérêt. Le ministre a tenu à préciser que les entretiens qu'il a eus avec M.Jean-Claude Gaudin ont porté sur les actions de coopération en matière de formation du personnel des ports. L'Algérie entend, prioritairement, profiter de l'expérience du port de Marseille en matière d' organisation et de gestion de l'activité commerciale. Il a, de ce fait, demandé l'appui du maire de Marseille au développement des échanges. S'adressant aux opérateurs professionnels des deux rives, le ministre a plaidé en faveur d'un partenariat pour développer les échanges maritimes. Il mettra en exergue l'importance du volume des échanges commerciaux entre les deux ports. Le transport maritime des voyageurs entre les deux pays, affirme-t-il, passe principalement par Marseille. Près de 480.000 passagers algériens ont transité en 2005 par le port de Marseille dont plus de 60% traités par le port d'Alger. La saturation de l'actuel port d'Alger rend indispensable, voire inévitable, le lancement d'une sérieuse réflexion sur la faisabilité du projet. Le ministre des Transports avait déjà annoncé la réalisation d'un second port le plus tôt possible et ce, en raison de l'état de «blocage» que connaît le grand port d'Alger. Le projet d'extension du port étant, aujourd'hui, tombé à l'eau en raison de l'implantation de la station de dessalement sur le site du projet, a obligé les responsables des transports à se pencher vers une autre solution. «Il est temps que le port d'Alger cesse de croître et qu'on pense à autre chose», avait t-il déclaré. Par ailleurs, le ministre qui a rencontré les opérateurs économiques n'a pas pu les convaincre. Ces derniers voulaient l'interpeller sur la promotion des exportations des produits agricoles vers la France, en vain. «Il y a des opportunités très importantes pour exporter nos produits agricoles sur le marché français, mais les moyens font toujours défaut», nous confie un exportateur algérien installé à Marseille, M.Gasmi Kader. Ce dernier s'est déplacé avec la délégation uniquement pour faire passer son message aux pouvoirs publics et démontrer que le produit algérien peut réussir à l'étranger. L'absence de chaînes de conditionnement et de moyens logistiques a été soulevée par la plupart des intervenants.