Chiffres à l'appui, Maghlaoui, ministre des Transports, a insisté, hier, dans son intervention face à de nombreux chefs d'entreprise et autres responsables du port de Marseille sur l'importance du volume des échanges commerciaux qui lient les deux ports, en l'occurrence Alger et Marseille, et les enjeux qui en découlent. “Le transport maritime des voyageurs entre l'Algérie et la France passe principalement par Marseille. À titre d'illustration, près de 480 000 passagers algériens ont transité, durant l'année 2005, par le port de Marseille dont plus de 60% ont été traités par le seul port d'Alger”, dira-t-il et de poursuivre : “Les échanges commerciaux entre les deux pays portent sur 17 millions de tonnes/an, dont 16% passent par le seul port d'Alger et 40% des trafics passent par le seul port de Marseille”. Des intérêts, en somme, qui interpellent les opérateurs des deux rives pour favoriser un dialogue sur des thèmes communs et rechercher le meilleur partenariat possible pour développer des échanges maritimes profitablement pour les deux parties. Dans ce contexte, le ministre a évoqué la question cruciale de la fluidité des échanges qui, selon lui, est contrariée par les coûts relativement élevés de transit de marchandises dans les ports algériens qui, à leur tour, se répercutent sur les coûts de fret de l'ensemble des échanges entre Marseille et les ports algériens. Il a invité, en outre, les spécialistes du domaine à se pencher sur ces contraintes et à engager des actions, de part et d'autre dans un cadre concerté, pour une prise en charge efficiente de ces flux au plan coût, de la qualité de service, de la sûreté et de la sécurité. “Pour notre part, nous sommes non seulement décidés à engager les réformes nécessaires, pour séparer définitivement les fonctions de régulation, qui incombent à l'Etat, des activités d'exploitation qui sont du ressort des entreprises, mais également à engager avec la communauté portuaire un dialogue transparent en vue d'améliorer le rendement et l'efficacité de nos ports”, a-t-il indiqué, signifiant en filigrane la possibilité de confier la gestion des ports à des entreprises autres que celle de l'Etat. Interrogés par les journalistes présents sur ce point précis, Maghlaoui écartera, dans l'immédiat, le recours à ce mode de gestion sans pour autant l'exclure. “Si cela doit arriver, cela se passera dans la transparence totale et commencera par un appel d'offres”, a-t-il assuré à l'issue de son audience avec le maire de Marseille qui venait d'avoir une journée marathonienne à la rencontre de plusieurs responsables algériens. Renforcement du partenariat et fluidité de l'échange de l'information ont été, par ailleurs, au cœur des débats de cette rencontre entre professionnels, notamment au niveau des responsables du port de Marseille, visiblement présents en force. Ils sont peut-être des candidats potentiels… de nombreuses indiscrétions le confirment. Nabila Saïdoun