Les membres de la direction nationale du FFS seront, aujourd'hui, au tribunal de Guelma pour assister au procès des deux membres du secrétariat national et membres actifs du mouvement de défense des droits de l'homme. Les deux militants, Fekhar Kamel Eddine et Djelmani Mohamed, sont accusés de détention de documents portant atteinte aux intérêts de l'Etat et de propagande après l'annulation des poursuites pour incitation au rassemblement non autorisé de citoyens. Les documents en question sont des compact disques montrant des scènes de liesse vécues par la ville de Ghardaïa au lendemain de la libération des mêmes militants des droits de l'homme originaires de la ville du M'zab et occupant des postes de responsabilité dans les instances du FFS. M.Tabou, secrétaire national chargé de l'information, joint hier par téléphone, nous a confirmé la présence des dirigeants du FFS au procès en signe de soutien aux militants et en guise de désapprobation en direction des autorités qui empêchent l'exercice de la liberté d'expression dans le pays. Commentant la décision de son parti de boycotter les élections sénatoriales, MTabou dira qu'«il s'agit d'une démarche réfléchie car il est prouvé, aujourd'hui, que cette structure qu'est le Sénat n'est qu'une caisse de résonance, sinon comment expliquer l'attitude du Parlement à se déjuger devant l'opinion publique nationale et internationale comme ça a été le cas avec la loi sur les hydrocarbures qui est passée comme une lettre à la poste avant qu'elle ne soit réformée». «Ce sont, dit-il, ceux qui octroient les mandats qui décident des lois et le FFS refuse de faire partie du jeu». Interrogé sur l'absence du parti sur la scène politico-médiatique constatée ces derniers temps, M.Tabou nous a renvoyés sur les limitations d'activités politiques imposées par les textes de lois décidées par le pouvoir. «Alger est devenue une citadelle interdite à toute activité partisane», note-t-il, avant de rappeler que «les médias lourds sont fermés à l'opposition» et nous cite l'exemple de la marche décidée par le FFS à Tizi Ouzou pour dénoncer l'assassinat du président de l'APW de Tizi Ouzou et qui est passée sous silence par ces médias. Quant au fonctionnement des instances du parti, notre interlocuteur explique qu'elles obéissent aux règles démocratiques. Les dissidents qui portent atteinte aux intérêts du parti s'excluent d'eux mêmes sans que cela n'altère la bonne marche du FFS. Par ailleurs, la fédération FFS de la ville de Ghardaïa a rendu public un communiqué dans lequel elle s'interroge sur le sort réservé aux militants des droits de l'homme en Algérie. Ces derniers, ajoute le document, sont traînés devant les tribunaux alors que les textes de loi algériens ne contiennent pas de délits portant sur l'incitation au rassemblement, griefs retenus par le parquet avant de les transformer en détention de documents qui portent atteinte aux intérêts de l'Etat. Les rédacteurs du communiqué s'interrogent sur le sens à donner à ces poursuites lancées contre les élus et, qui, militants d'un parti légal, prennent en charge les préoccupations citoyennes auprès des autorités concernées, de manière civilisée. Le communiqué lance un appel aux partis de l'opposition et aux syndicats libres pour dénoncer les atteintes aux libertés.