Le procès du docteur Kamel Eddine Fekhar, secrétaire national du FFS, a été reporté pour le 27 février et ce suite à la demande de son avocat. Ce dernier devait comparaître, hier, devant le tribunal de Guelma avec Mohamed Djelmani, membre du bureau national de la Laddh, ainsi que 3 membres actifs du mouvement associatif de la ville de Ghardaïa . Selon un communiqué du FFS, parvenu à notre rédaction, ces derniers ont été incarcérés injustement et condamnés arbitrairement dans l'affaire des manifestations de la population de la capitale du M'zab. «Le Dr Fekhar et ses camarades subissent depuis leur sortie de prison des intimidations et pressions couplées à une surveillance policière harassante quasi permanente», indique le communiqué. Relatant les faits, le FFS rappelle qu'au cours du mois de mai 2005, en déplacement d'Annaba sur Ghardaïa, dans la localité de Kalaât Bousbaâ, wilaya de Guelma, leur véhicule est intercepté par la gendarmerie dans la localité de Kalaât Bousbaa. Après une détention de 72 heures dans les locaux de la gendarmerie, expliquent les rédacteurs du communiqué, ils sont présentés au procureur de la République qui décide d'engager contre eux des poursuites pour motif de détention de documents qualifiés de subversifs. Il s'agit, selon eux, dans les faits de CD sur lesquels sont enregistrés des scènes de la fête qui a suivi la libération des détenus de Ghardaïa. «Le FFS dénonce cette énième cabale judiciaire orchestrée contre des militants des droits de l'homme», lit-on dans le communiqué. Pour ce parti, l'affaire de Fekhar et Djelmami a été déjà traitée et exhumée pour faire pression sur tous les militants de la démocratie. «Nous tenons les autorités pour responsables de toutes les dérives et conséquences fâcheuses, éventuelles, qui en découleront. Nous prenons à témoin l'opinion nationale et internationale sur les agissements du pouvoir», estiment les responsables du FFS. Réagissant à cette situation, le bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) de Ghardaïa a demandé, dans un communiqué rendu public dernièrement, «l'envoi d'une commission nationale d'enquête probante et indépendante afin d'étayer les événements de Ghardaïa». En effet, a expliqué la Laddh de Ghardaïa, la justice a procédé «au lancement de nouvelles accusations, sans aucune preuve matérielle, contre des membres du FFS et activistes des droits de l'homme». Par ailleurs, la Laddh s'est interrogée si l'appartenance et l'activisme dans un parti politique légal constituent un délit passible de peines judiciaires. Si c'est le cas, poursuit la Laddh, il est plus plausible de bannir ces partis politiques et d'amender la Constitution dans ce sens. La Laddh a demandé, donc, «la concrétisation de l'indépendance de la justice en la tenant à l'écart de la politique pour que des citoyens innocents ne payent pas le prix des enjeux politiques entre le pouvoir et l'opposition».