Cette question se pose, car le pétrole est loin de constituer une ressource inépuisable. L'Algérie a surtout besoin d'investissements directs qui influeront de manière positive sur son économie hors hydrocarbures en état de balbutiement, à l'heure actuelle. C'est le défi que s'est imposé l'Algérie pour sortir de sa dépendance des recettes pétrolières qui doivent jouer un rôle de premier ordre et déterminant dans cette transition économique qui a besoin d'un climat assaini et basé sur la transparence. Et c'est le but que s'est assigné le grand argentier du pays. L'intervention du ministre des Finances, M.Mourad Medelci, lors du forum organisé samedi par l'Entreprise nationale de la télévision algérienne (Entv), portait, en toile de fond, la problématique posée par l'économie algérienne. Comment sortir d'une économie basée à 99% sur les recettes en hydrocarbures, et se diriger vers une économie productive pouvant assurer de manière pérenne la croissance. Car comme chacun le sait, si cette question se pose, c'est parce que le pétrole est loin de constituer une richesse inépuisable. A entendre le ministre des Finances, l'on se dirigerait tout droit vers cette option et tout sera fait pour que les projets, initiés dans le cadre du plan de développement économique initié par le chef de l'Etat, deviennent réalité. «Les projets qui ne trouvent pas leur traduction concrète sur le terrain ne sont que des projets», a averti le président de la République, s'adressant aux ministres, walis et responsables chargés de leur application. Quelles sont les conditions qui doivent permettre de mener à bien cette mutation? Le ministre en a énuméré quelques-unes et non des moindres. D'abord, une manne pétrolière dont le montant dépasse les 70 milliards de dollars; ne dit-on pas que l'argent est le nerf de la guerre, mais il ne suffit pas. Le foncier industriel qui a fait couler beaucoup d'encre, objet de convoitises anciennes, et qui constitue le noeud gordien de toute tentative à l'investissement. Une croissance qui avoisine les 5%, une dette ramenée à une portion congrue, 4,7 milliards de dollars, attestent de la bonne santé économique et financière de l'Algérie. Les réformes bancaires et financières engagées, devraient compléter un tableau qui devient attrayant, de jour en jour. 2007 devrait représenter un tournant dans l'économie algérienne avec la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) et qui verra la part du privé augmenter à près de 30%. Le ministre des Finances a tenu à balayer, d'un revers de la main, les déclarations du vice-président de la Banque mondiale qui a déclaré que la pression fiscale en Algérie était l'une des plus complexes au monde et a contesté la peu reluisante 165e place sur 177 pays qui lui a été attribuée. Le ministre des Finances a mis en avant la fiscalité, l'IBS, impôt sur les bénéfices des sociétés qui est l'un des plus bas des pays du Maghreb et qui a été ramené à 25% en Algérie alors qu'il représente quelque 30% en Tunisie et au Maroc. Le secteur du tourisme, celui de l'agriculture, le secteur des travaux publics et celui du bâtiment, véritable locomotive et fer de lance de la croissance économique, sont en pleine mutation. L'Algérie s'apprête à entrer de plain-pied dans une économie de marché, mondial, où aucun cadeau ne sera fait. Son économie hors hydrocarbures joue pour le moment à l'Arlésienne et n'existe qu'à l'état embryonnaire. Les investisseurs, perplexes mais intéressés, attendent, pragmatisme oblige; est ciblé à l'heure actuelle est le domaine des hydrocarbures et le gaz, en particulier, mais l'espoir est permis... 1962-1965 a marqué l'euphorie de l'indépendance et de l'expérience de l'autogestion. 1965, le correctif apporté par le président Boumediene a comporté l'option de l'économie planifiée. 2000-2006, la dette extérieure algérienne passe de 30 milliards de dollars à 4,7 milliards de dollars...