La relance du plan d'intervention d'urgence contre la grippe aviaire a fait l'objet d'un séminaire, hier, à la Maison de la culture de Boumerdès. L'objectif assigné à cette rencontre, selon le Dr Sayad Djamel, exerçant à la chambre de l'agriculture, est «la sensibilisation accrue des agents communaux sur le dispositif de prévention mis en place...». Ce dernier, qui tient à rassurer les agriculteurs, dira que même si aucune menace n'est perceptible, pour le moment, il n'en demeure pas moins que la vigilance est toujours de rigueur, et ce, à tous les niveaux, puisque depuis, l'APC est dotée de postes d'observation présidés par le président de l'APC, en passant par la direction des services agricoles qui a aussi son PC fixe, ou la wilaya avec son PC central. Présidé actuellement par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le dispositif entré en phase II de veille est bel et bien maintenu. Toutefois, le constat de relâchement observé sur le terrain par l'inspection vétérinaire et les diverses préoccupations générées, notamment par l'informel, peuvent aussi motiver la relance du plan de prévention, est-il relevé à l'occasion de cette rencontre. Les points soulevés par quelques délégués vétérinaires présents sont, entre autres, l'abattage sauvage, les abattoirs non agréés et d'autres cas d'éleveurs qui se mettent en marge de la réglementation, donc à l'abri des différents contrôles des autorités. Citons à titre d'exemple que sur près de 907 éleveurs existants, seul 400 d'entre eux possèdent un agrément, apprend-on, et les bâtiments d'élevage érigés à proximité des habitations sont légion, souligne-t-on par ailleurs. Cela risque bien de remettre en cause le plan de prévention, aussi bien à Dellys, Baghlia, qu'à Khemis El Khechna où ces pratiques sont signalées. Aussi, selon l'inspectrice des services vétérinaires de la wilaya, la vente à l'air libre dans les marchés, la surveillance accrue des zones humides, ainsi que la vente anarchique font l'objet des mesures retenues conformément à l'arrêté du wali datant de 2006. Dans ce contexte, l'Algérie, située au coeur des deux grands couloirs des oiseaux migrateurs, est fréquentée en moyenne par près de 200.000 oiseaux. Autrement dit, un peu moins que le Maroc et l'Egypte. Rappelons également que l'existence en Algérie de trois régions humides, El Kala, le lac de Réghaïa et Sabkha (Mostaganem), participe à la mise en place du plan d'urgence. Dans la wilaya de Boumerdès, huit zones humides, entre barrages et embouchures d'oueds, sont recensées. Enfin, selon le représentant des forestiers, un tiers de leur effectif était consacré à la lutte contre la grippe aviaire. Ces derniers interviennent même contre le braconnage. En conclusion, un quota de produits de désinfection est mis à la disposition de la commission de wilaya en cas de détection de foyer du virus H5N1.