L'Ecole nationale des vétérinaires d'El Harrach a abrité, hier , un colloque international sur la grippe aviaire. Inauguré par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat , ce séminaire a vu la participation de spécialistes nationaux et étrangers venus débattre de cette pathologie qui continue de sévir en Asie. S'agissant de l'Algérie, le ministre a confirmé qu'"aucun cas n'a été détecté à l'heure actuelle", insistant sur le fait que "le risque est Zéro" en Algérie et qu'elle est "prête" à affronter cette maladie en cas de déclaration d'un foyer aviaire. M. Barkat a indiqué, dans ce sens, que le dispositif national de suivi et de lutte contre la grippe aviaire est toujours en place, relevant que 5000 captures d'oiseaux immigrants ont été effectuées jusqu'ici et dont les résultats, a-t-il dit, "demeurent négatifs". Dans ce même contexte, M. Rachid Bougedour de la direction des services vétérinaires du ministère a rappelé les différentes mesures régulières prises par l'Algérie depuis 2003 pour prévenir toute introduction de cette pathologie et se préparer à une intervention rapide en cas d'apparition d'un foyer. Parmi ces mesures, figurent notamment, l'interdiction de toute importation de produits d'origine aviaire émanant de pays infectés, l'interdiction de l'importation d'oiseaux exotiques et la mise en place d'une surveillance active dans les zones humides. A tout cela s'ajoutent "un large programme de sensibilisation et l'adoption d'un plan d'intervention d'urgence", a-t-il poursuivi. Même si l'Algérie est jusque-là indemne , il est nécessaire, ont tenu à souligner les participants à ce colloque, de s'informer au maximum sur les aspects ayant trait, notamment à la transmission, au diagnostic et aux moyens de lutte contre cette épizootie. L'Algérie suit, de plus près, l'évolution de la maladie dans le monde et a mis en place un dispositif de veille afin de parer à une éventuelle contamination. Rappelons à ce propos qu'une enveloppe financière conséquente d'environ 9 milliards de dinars a été débloquée durant la fin de l'année 2005 pour acquérir entre autres des médicaments et équipements de lutte. Les spécialistes ont affirmé dans diverses occasions que l'Algérie n'est pas à l'abri d'une menace potentielle de la grippe aviaire et recommandent à ce que les autorités instaurent des moyens de prévention et de contrôle. Le ministère de l'Agriculture en collaboration avec celui de la Santé, ont ainsi, mis en place une cellule de crise et veille. Au-delà de ces mesures préventives au niveau national, l'Algérie s'est engagée, également, dans une démarche commune au niveau maghrébin pour lutter contre la grippe aviaire. Les pays du Maghreb ont en effet convenu de mettre en place une stratégie commune pour lutter contre la grippe aviaire et renforcer le contrôle sur les oiseaux migrateurs à travers des échanges d'expertises, d'informations et de résultats d'analyses. Ces décisions ont été prises au cours d'une réunion à Tunis en février 2006 des ministres maghrébins de l'Agriculture et de la Santé qui s'est penchée sur les moyens de contrer la menace de l'épizootie dans la région. Le souci des pays maghrébins de traiter la grippe aviaire sous ses différents aspects facilitera la lutte contre le virus porteur avec plus d'efficience et au moindre coût, avaient indiqué les ministres maghrébins. Outre ces mesures, on rappellera, également que dès l'apparition de la maladie aux Pays-Bas et en Allemagne en 2003, l'Algérie a interdit d'importer des intrants avicoles ou des produits d'origine aviaire à partir de ces pays. Cette interdiction a été élargie aux pays infectés par la suite, notamment asiatiques en 2004, à ce jour. Tout comme il n'est plus possible d'importer des oiseaux exotiques, quelle que soit leur provenance. Aux aéroports et aux frontières terrestres, les contrôles douaniers et vétérinaires sont devenus plus stricts.