Selon des experts en urbanisme, 14.000 immeubles sont menacés d'effondrement à la moindre secousse ou inondation. L'hiver s'installe dans la durée. De fortes chutes de pluie se sont abattues sur l'ensemble du pays, au grand bonheur des fellahs. Pour ces derniers, c'est un indice d'une saison d'abondance. En contrepartie, les intempéries sont synonymes de drames et de pertes humaines et matérielles. Routes barrées, ponts détruits et des maisons effondrées. Plusieurs habitations se sont effondrées, ces derniers jours à Alger. De la Casbah à Bologhine en passant par Belcourt, Kouba et El Harrach, le décor est le même. Heureusement que ces «incidents» n'ont pas engendré des pertes humaines. Des experts en urbanisme ont rendu public un rapport dans lequel ils soulignent que plus de 700.000 personnes sont en danger de mort en Algérie. Ils ajoutent que14.000 immeubles sont menacés d'effondrement à la moindre secousse ou inondation. Ainsi, cette situation met en péril des milliers de vies humaines. Parlant de la capitale, le manque d'entretien et d'assainissement provoque l'effondrement de dizaines d'immeubles. Les services de la Protection civile signalent l'effondrement de toits d'habitations à Haï El Badr (commune de Kouba), et à Arbadji (la Casbah), ainsi que l'affaissement des planchers de quelques immeubles à Sidi M'hamed et la cité Abderrahmane Mira (Bologhine). Les fortes averses ont provoqué des inondations dans plusieurs quartiers à Bordj El Bahri, Bab Ezzouar, Bordj El Kiffan, Bachdjarah, El Biar et Chéraga. Seulement, pour les dernières 24 heures, les intempéries ont causé des glissements de terrains, des chutes de pierres et des accidents de la route qui ont fait cinq morts et huit blessés à travers le territoire national. La baisse sensible de température a même provoqué des chutes de neige dans quelques communes à Bouira et Tizi Ouzou. Certaines routes ont été fermées à la circulation comme la RN15 reliant les deux wilayas. Devant cette situation, reste à savoir ce que font les pouvoirs publics pour mieux protéger les citoyens. Ils préfèrent, comme d'habitude, attendre qu'un drame intervienne pour réagir. C'est devenu une habitude, voire une «tradition.» Sinon, comment expliquer que des centaines de familles continuent à habiter des constructions menacées d'effondrement à tout moment? Peut-on dire, ainsi, que l'Etat accorde peu d'importance à la vie des citoyens? Donc, les responsables locaux sont appelés à trouver les moyens appropriés pour mieux protéger la population. En outre, l'affaissement constitue l'autre menace sur la vie des citoyens. Souvent la pression excessive des eaux usées et pluviales, est à l'origine de l'affaissement. L'année passée, un affaissement s'est produit dans la capitale. Cet incident a provoqué des pertes matérielles conséquentes et une panique chez les habitants du quartier sis rue Didouche Mourad. Un fait similaire s'est produit à El Biar. Heureusement, on n'a enregistré aucune perte humaine. A El Harrach, les citoyens ont averti les pouvoirs publics sur la situation de quelques bâtisses qui risquent de provoquer des pertes humaines en cas d'effondrement. Les citoyens, n'écartent pas le risque tant que persistera le mauvais temps.