Le président de l'équipe du Paradou met en valeur le fait que celle-ci a joué 15 fois à l'extérieur. L'Expression: Le PAC est en ce moment 5e du classement de la division 1. Il pourrait, au pire, se classer à la 7e place une fois la mise à jour du calendrier avec le déroulement des matches en retard de l'ASO et du MCA effectuée. Si cela venait à se produire, en serez-vous déçu? K.Zetchi: Moi, déçu? Apparemment vous me connaissez mal. Je ne suis pas de ceux qui font des rêves de grandeur alors qu'ils connaissent les limites de l'ensemble qu'ils ont en gestion. Ne seriez-vous pas en train de jouer au défaitiste? N'y a-t-il pas de votre part, dans cette réponse une sorte de défiance sur les capacités de vos joueurs? Vous m'avez mal compris. Quand je parle de limite de l'ensemble, je ne mets pas en doute les capacités de cet ensemble. Ce que je veux dire par là, c'est que ces joueurs ne disposent pas des moyens adéquats pour étaler leur savoir-faire sur un terrain. Et par moyens, j'entends une infrastructure où leur club serait en mesure de recevoir ses adversaires. Vous faites allusion au stade de Hydra que le PAC ne peut utiliser pour la compétition officielle? Absolument. Je ne crois pas qu'il existerait de par le monde, un club qui vivrait la même aventure que le nôtre. Il est sûr qu'il y en a beaucoup, dont la ville ne dispose pas de stade, ou bien qui en a, mais qui n'est pas réglementaire. Ces clubs-là sont forcés de recevoir ailleurs que dans leur cité. S'agissant du PAC, le stade existe à Hydra. Il est réglementaire, puisque homologué par les services compétents de la Ligue nationale de football. La Protection civile a également donné son accord. Seule la Sûreté nationale s'oppose à son ouverture à la compétition officielle non pas parce qu'il représente un danger en son sein mais à l'extérieur. Si l'on suit ce raisonnement, aucun stade dans le monde ne pourrait recevoir l'accord des services de sécurité, car un match crée un mouvement de foule et forcément cela nécessite des précautions à prendre pour ces services. Que ce soit à Paris, Londres, Le Caire, Alger ou dans n'importe quelle autre ville de la planète, le risque de dérapage existe mais, grâce à Dieu, cela se passe dans l'écrasante majorité des cas de bonne manière car tout est prévu. De plus, tous les clubs ne sont pas générateurs de danger. Il y en a qui drainent des foules immenses et pour lesquelles on doit prendre des mesures spéciales lorsqu'ils jouent. D'autres, par contre, ne sont suivis que par une petite galerie de supporters et on ne prévoit pour eux qu'un effectif très réduit de policiers. Le PAC est de ceux-là. Pourtant, il bénéficie d'un traitement plus dur que pour des clubs qui ont des dizaines de milliers de supporters. A ceux-là on ne pose aucun problème de domiciliation même s'il s'agit du stade d'une petite ville. Pensez-vous que le PAC aurait eu un tel accord dans une autre ville que celle de Hydra? J'en suis sûr. Cela n'aurait posé aucun problème. Je peux dire que pour son malheur, il est le représentant de la ville de Hydra et il y est domicilié. Cette histoire de stade vous a donc déstabilisé? C'est le moins que l'on puisse dire. Elle m'a déstabilisé moi personnellement et ensuite l'équipe. Moi, parce que là où je suis allé, on m'a assuré que le problème allait être réglé. J'ai frappé à de nombreuses portes y compris celles de hautes personnalités. Le problème est resté en l'état, irrésolu. L'équipe, parce que ses joueurs s'entraînent toute la semaine sur le terrain de ce stade de Hydra, mais, parfois jusqu'à jeudi matin, ils ne savent pas où ils vont jouer et recevoir leur adversaire. Je ne dis pas que l'avantage du terrain est un gage pour la victoire mais partout dans le monde on vous dira qu'il vaut mieux jouer chez soi car c'est là où on a tous ses repères et où on a pris ses habitudes. Les joueurs du PAC, eux, sont en déplacement permanent que ce soit pour les matches à domicile ou pour les matches à l'extérieur. Alors, voyez-vous, si on termine l'aller à la 7e place je dirais que cela tient du miracle. Je mets au défi n'importe quel club d'accepter la situation qui est la nôtre. Pourtant, il s'en trouve qui parlent d'un privilège que le PAC aurait auprès des arbitres. Nous avons pris l'habitude de telles remarques désobligeantes. Je mets cela sur le compte de la jalousie. En Algérie, on pense très souvent que la réussite d'un club est due à des facteurs exogènes. Ils sont rares ceux qui se disent qu'après tout, il est possible que ce club gagne, parce qu'il est stable et qu'il est bien géré. Prenez le cas de l'ESS qui écrase le championnat en ce moment. Ce qu'elle est en train de faire n'est que la récolte de ce qu'elle a semé depuis quelques années. Cette équipe a été bâtie petit à petit et c'est tout naturellement qu'elle s'impose aujourd'hui. Sa première place est absolument méritée et si elle continue sur cette voie, le titre de champion ne lui échappera pas. Arrêtons donc de spéculer sur elle. L'ESS est à la place qu'elle mérite. Il faut essayer de l'imiter et non pas l'envier. Pour revenir au stade, le PAC est-il condamné à être SDF toute sa vie? Que voulez-vous faire? Ses dirigeants n'ont pas lésiné en matière d'intervention pour tenter de dénouer le problème mais rien n'y a fait. Cette situation est particulièrement grave, car sur le plan économique, elle grève le budget du club. Vous savez, de nombreux partenaires étaient prêts à nous aider dans le cadre du sponsoring, si nous avions bénéficié de l'ouverture du stade. En jouant hors de chez lui, le PAC ne peut contrôler la vente des billets d'accès au stade cela sans mettre en doute l'honnêteté des responsables des stades qui ont bien voulu l'accueillir. Je tiens, d'ailleurs, ici à remercier les présidents des APC où le PAC a pu recevoir ses adversaires. Le PAC peut-il envisager une qualification à une compétition internationale? Arrêtez de spéculer sur quelque chose d'impossible. Avec tous les problèmes qui sont les siens, le PAC n'a que l'ambition de terminer à une place honorable en championnat. C'est là, son modeste challenge, parce que forcé et obligé, car il est appelé, une nouvelle fois, à jouer 15 fois en déplacement sur 15 matches. Il reste qu'il a eu du mal à terminer la phase aller. Je m'y attendais et je pense que cette trêve lui fera du bien. Tenez, on a même parlé de crise à ce moment-là disant que Bouhellal, l'entraîneur, avait été limogé. Il n'y avait rien de vrai à cette histoire même si je reconnais que j'avais élevé la voix devant Bouhellal après le match contre l'USMB comme cela m'arrive de temps en temps. De là à parler de limogeage, il ne faut tout de même pas exagérer. D'ailleurs, notre entraîneur est bien en place et nous attendons de lui qu'il nous fournisse le nom des joueurs qu'il voudrait avoir à l'occasion du mercato.