Selon Salah Djenouhat, la plupart des entreprises n'ont pas actualisé les conventions avec les travailleurs. La concrétisation des résolutions du pacte économique et social n'est pas pour demain. Trois mois après sa conclusion, l'application fait toujours défaut. Les partenaires sociaux qui se sont engagés à finaliser les procédures de mise en route du pacte traînent toujours la patte. Malgré les assurances de l'Ugta, la situation au sein du front social est loin d'être assainie. Preuve en est que le constat présenté hier par le secrétaire général chargé de l'organique au sein de la Centrale, M.Salah Djenouhat n'est pas satisfaisant. S'expliquant sur les ondes de la Chaîne III, il dira que les conventions de branche sont presque achevées. «Nous avons conclu toutes les conventions de branche avec tous les secteurs, à l'exception d'Air Algérie et celui du bois», a-t-il précisé. Le représentant de l'Ugta ne semble plus être dérangé par ce retard et garde grand espoir. «Je suis persuadé que les deux contrats en lice seront conclus avant la fin janvier prochain», a tenu à assurer. Concernant les ports, le contrat est en voie de conclusion. Or, la question n'est pas là. La problématique qui mérite d'être posée est de savoir à quand la concrétisation effective des augmentations? Une chose est certaine, les travailleurs vont encore attendre quelques mois pour bénéficier des nouveaux avantages. Alors que les conventions de branche sont au stade de signature, l'actualisation des conventions au sein des entreprises, une autre paire de manches, promet de mettre au ralenti le processus. L'invité de la radio l'avait même reconnu en affirmant qu'«il y a un millier d'entreprises qui doivent rediscuter les conventions avec les travailleurs et que la majorité n'a pas rediscuté les contrats». Il expliquera, toutefois, que la convention de branche est un cadre de référence pour toute entreprise signataire. Ce dernier reconnaît, effectivement, qu'il y a un problème d'harmonisation des conventions. Devant cet état de fait et avec les mouvements de protestation qui se préparent, l'année 2007 sera certainement chaude en événements. Revenant à la question d'application des augmentations, Djenouhat indique qu'«il reste à l'Etat, force publique, de garantir les droits des travailleurs et d'obliger les entreprises à l'application des augmentations», poursuit- il. Pour l'augmentation du Snmg à 12.000 DA, elle sera effective, indique-t-il, à partir du 1er janvier prochain, sans équivoque. «C'est une décision du gouvernement qui doit être appliquée à la lettre», rappelle Djenouhat. Interrogé sur l'abrogation de l'article 87 bis, le représentant de l'Ugta n'a pas voulu répondre sur ce sujet. Il s'est contenté de dire que «des discussions sont en cours avec le département de Louh». A en croire ses propos, la Centrale syndicale ne compte pas lâcher sa revendication. Ce dernier a fait comprendre qu'il y a de fortes chances qu'il soit abrogé avec la révision du code du travail. Sur ce point, Djenouhat affirme que les discussions sont à un stade très avancé. L'Ugta espère que ce nouveau code va clarifier davantage les lois du travail et simplifier les procédures d'emploi. Concernant la contractualisation, le représentant affirme qu'il n'est pas possible de rejeter ce principe.