«L'acte de mariage est considéré comme une attestation devant certifier la lecture de la Fatiha» indique le HCI. Au menu de la 31e session ordinaire du Haut conseil islamique (HCI) tenue, à Alger sous l'égide de son président Cheikh Bouamrane, était inscrite la question de l'acte de mariage devant s'établir désormais, inévitablement, avant la lecture de la Fatiha. Il y a de cela quelques semaines, cette question occupait le devant de la scène médiatique, à telle enseigne que le ministre des Affaires religieuses lui même a été interpellé en direct sur le plateau de la Télévision algérienne afin d'émettre un avis. Force est de constater que la prise de position du HCI par rapport à la même question n'est qu'un bref rappel de ce qu'a prononcé le ministre, Ghlamallah, lors de son passage au Forum de l'Entv. Pour rappel, le ministre des Affaires religieuses a estimé nécessaire l'établissement d'un acte de mariage au niveau de l'état civil, estimant que cette procédure est de nature à préserver les droits des citoyens et de la société. «Le mariage non enregistré est illégal et préjudiciable, aussi bien à la société qu'aux individus» a-t-il, notamment, argué. Et c'est au tour du Haut conseil islamique de ressasser, derechef, cette thèse soutenue par le représentant du gouvernement en charge des affaires religieuses dans le pays. En effet, les membres du HCI ont souligné dans un communiqué, rendu public la semaine écoulée, que «l'acte de mariage établi au niveau de l'état civil est considéré comme une attestation devant certifier la lecture de la Fatiha». En filigrane, on aura remarqué que ni le ministre Ghlamallah ni le HCI n'ont abondé dans le sens de l'institution d'une loi obligeant les futurs mariés à contracter d'abord leur union au niveau des APC avant de solliciter la lecture de la Fatiha auprès des imams de la République. Cependant, et si le Haut conseil islamique revient sur cette question, des semaines après, que celle-ci ait meublé la une de plusieurs journaux, cela ne cache-t-il pas une volonté jusque-là non avouée de la part du HCI et allant dans le sens de la promulgation d'un décret exécutif? Autrement dit, le HCI n'est-il pas en passe d'exercer un forcing en silence sur la tutelle des affaires religieuses afin que cette dernière soit amenée à formaliser, par le biais d'une loi, l'établissement d'un acte administratif de mariage comme préalable à la lecture de la Fatiha? De telles questions méritent d'être posées, d'autant plus qu'aux yeux du ministre des Affaires religieuses, un mariage non enregistré au niveau des services concernés est considéré comme étant une union dommageable et nuisible pour la société. Soulignons, par ailleurs, que l'Association des oulémas, présidée par le Pr Abderahmane Chibane, s'était fermement opposée à l'établissement de l'acte de mariage avec la Fatiha.