La deuxième session du conseil d'association Algérie-Union européenne se tiendrait le 23 avril 2007. C'est du moins ce qu'a annoncé hier l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, SE le Dr Johannes Westerhoff dont le pays assure depuis le 1er janvier 2007, pour six mois, la présidence de l'Union européenne, lors d'une conférence de presse, en présence de l'ambassadeur du Portugal dont le pays prendra le relais de l'Allemagne et du nouveau chef de la délégation de la Commission européenne. SE le Dr Johannes Westerhoff souligne que pour la première fois, l'Union européenne connaîtra une présidence à trois. Elle a débuté le 1er janvier 2007 avec l'Allemagne qui sera suivie du Portugal et de la Slovénie. “Dans cette optique, nous avons convenu d'un programme commun pour les dix-huit mois à venir”, expliquera l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, soulignant l'importance “qu'occuperont les relations entre l'Union européenne et les pays voisins du sud de la Méditerranée en général et avec l'Algérie en particulier”. SE le Dr Johannes Westerhoff estime que les craintes exprimées, au sujet du risque de voir s'accentuer l'orientation vers l'est de la politique de l'Union européenne, “sont infondées”. “Nous ferons tout, les deux présidences (allemande et portugaise), pour vous prouver le contraire”, rassure l'ambassadeur d'Allemagne à Alger. “La région du Maghreb, et en particulier l'Algérie, est et demeure une région-clé pour l'Europe”, de part sa proximité géographique, qui fait de cette région un pont naturel entre le monde islamique et le monde occidental. Les pays du Maghreb, y compris l'Algérie, sont des pays d'origine et de transit des flux migratoires. Ce sont aussi des partenaires énergétiques de l'Union européenne. “L'Algérie peut et doit jouer un rôle central, prépondérant par sa situation géographique, son poids économique et politique”, souhaite SE le Dr Johannes Westerhoff qui parle d'un partenariat “gagnant-gagnant”. “Nous avons ce dont l'Algérie a besoin, les investissements et le savoir technologique et l'Algérie possède ce que cherche l'Union européenne, les ressources énergétiques et la position stratégique pour l'accès au continent africain”, a expliqué l'ambassadeur d'Allemagne. Pour souligner la densité des relations entre l'Union européenne et l'Algérie, SE le Dr Johannes Westerhoff convoque les chiffres : sur les neuf premiers mois de l'année 2006, plus de 50% des exportations algériennes vont vers les pays européens et 50% des importations proviennent de l'Union européenne. “Cela montre bien dans quelle mesure nous sommes liés”, estime l'ambassadeur d'Allemagne. Un autre argument, avancé par le Dr Johannes Westerhoff, “les entreprises européennes sont en nombre et en volume de loin les plus grands investisseurs hors hydrocarbures en Algérie, surtout en matière de création d'emploi”, prévoyant le renforcement de cette tendance. “Toutes les conditions sont réunies pour consolider le partenariat durable et mutuellement bénéfique”, affirme l'ambassadeur d'Allemagne. Le programme de la présidence allemande met un accent particulier sur quatre domaines, l'énergie renouvelable, l'emploi, la jeunesse et les médias. Pour la deuxième moitié de l'année, durant la présidence portugaise, sont prévus une conférence ministérielle sur l'immigration, une conférence sur l'énergie et probablement un sommet Union européenne/ Afrique. Avec l'Algérie, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'association le Dr Johannes Westerhoff annonce des réunions des différents sous-comités, tels que les sous-comités “justice affaire intérieure”, “transport environnement énergie”, “coopération douanière, agriculture et pêche” et “société de l'information recherche innovation”… Une coopération plus étroite avec les pays fournisseurs, consommateurs et de transit ainsi que la conception d'une politique énergétique favorable au développement sont quelques-unes des priorités de la présidence allemande. Le Dr Johannes Westerhoff se dit rassuré par Alger, en écartant, “les velléités de création de cartel de gaz”. “Rien nous amène à être inquiets quant à la position de l'Algérie. Au contraire nous avons toujours en l'Algérie, un partenaire extrêmement fiable dans le passé, pour ce qui est des livraisons. Même dans les moments les plus difficiles l'Algérie a su honorer leur engagement”, témoigne l'ambassadeur d'Allemagne. L'UE et l'Algérie sont d'accord sur le fait que la coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie pourrait être considérablement renforcée “au bénéfice des deux pays”. Le partenariat devrait déboucher sur la signature d'un Memorandum of Understanding (MOU) dans le domaine de l'énergie, couvrant les principaux secteurs d'intérêts communs, à l'exemple du “soutien aux réformes dans le secteur énergétique, en vue de l'harmonisation progressive de leurs marchés respectifs en la matière ainsi que du développement de la coopération technologique et le transfert d'expertise”. “Les discussions se poursuivent encore”, relève le Dr Johannes WesterhOFF. L'autre priorité de la présidence allemande est le renforcement de la politique de voisinage, proposée par l'UE à ses voisins du Sud et de l'Est. Meziane Rabhi