C'était, tout d'abord, la nuit du mois sacré de Ramadhan et, ensuite, une journée qui marquera à jamais la mémoire des Algériens. Qui pourrait oublier le lâche attentat terroriste, perpétré il y a douze ans, jour pour jour, contre le commissariat central du boulevard Amirouche? Un lundi pas comme les autres. C'était, tout d'abord, la nuit du mois sacré de Ramadhan et, ensuite, une journée qui marquera à jamais la mémoire des Algériens ayant combattu l'intégrisme terroriste à huis clos pendant plusieurs années. Il y a douze ans déjà, depuis ce lundi 30 janvier 1995. L'attentat des plus terribles et effroyables du boulevard Amirouche a fait 40 morts et 286 blessés. Une nouvelle liste d'innoncents sacrifiés dans la lutte contre les ennemis de la République. Ces derniers, le doigt à la gâchette, ont tenté, des années durant, de mettre l'Algérie à genoux. Mais, en dépit des énormes sacrifices, le pays est resté debout, grâce à tous ceux ayant résisté, dans le sang et le feu, contre l'islamisme aveugle. Il était 15h30, la rue était bondée de monde. Des automobilistes, des piétons, mais surtout, un bus «bourré» de voyageurs qui livra les premiers martyrs du lâche attentat de ce 30 janvier 1995 lorsqu'un qu'un jeune, à bord d'une voiture, fonça droit sur le commissariat central et se fit exploser. C'était l'horreur! Le sang partout, des corps carbonisés, l'odeur de chair brûlée, feu géant et fumée noire, véhicules embrasés. Quelques heures plus tard, et alors que le sang des victimes n'avait pas encore séché, Anouar Haddam, revendique l'attentat à partir des Etats-Unis d'Amérique. Douze ans après le lâche attentat, le sieur Haddam retrouve la nostalgie du pays, voulant profiter des avantages de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il feint d'oublier que cette «charte» exclut les commanditaires, les violeurs et tous ceux ayant les mains entachées du sang des Algériens, ainsi que les personnes à l'origine de la crise. La zone rouge de la «charte» ne peut être franchie au détriment de la mémoire et au détriment des martyrs d'Amirouche, de Djelfa, de Blida et de toute l'Algérie. Car, cette même «charte» a clairement prôné le devoir de mémoire que ces terroristes tentent d'enterrer. Ces derniers ont tenté aussi de caresser le rêve de retrouver les tribunes politiques. Une requête que ni les victimes et encore moins le peuple algérien ne sont en mesure de cautionner. Un nouvel hommage à rendre, une nouvelle larme à verser dans cette affligeante journée et une prière du souvenir. Il y a douze ans, les martyrs du boulevard Amirouche ont retrouvé leurs compagnons de la première heure.