Parmi les 17 magistrats passés en conseil de discipline, neuf ont repris leur poste et deux mis en retraite. Le sort des 17 magistrats, suspendus récemment, a été tranché. Siégeant pendant dix jours sans répit autour de cette affaire, le conseil de discipline des magistrats a rendu son verdict. Interrogé à ce sujet, en marge de la première session du syndicat national des magistrats tenue, hier, à la résidence des magistrats, un membre du conseil de discipline, qui a requis l'anonymat, a déclaré que le conseil a fait ses délibérations hier. Parmi les 17 magistrats suspendus, neufs ont regagné leur travail. Trois de ces derniers ont été relaxés et les autres ont été blâmés et rétrogradés. Le reste, c'est-à-dire, les huit autres ont été sévèrement sanctionnés par le conseil de discipline. Six parmi eux ont été complètement radiés et deux mis à la retraite. S'expliquant sur les raisons de cette suspension, le magistrat dira que les mis en cause ont commis des fautes professionnelles très graves, entre autres l'obligation de réserve, l'une des conditions incontournables à faire valoir dans l'exercice de leurs fonctions. «Il ne s'agit en aucun cas de corruption», a tenu à rassurer le membre du conseil de discipline. Dans ce sens, le président du syndicat national de la magistrature, Djamel Laïdouni, a, également, écarté l'hypothèse de corruption. Les magistrats, affirme-t-il, ont été suspendus pour non-respect des règles de la profession. Sur un air de regret, ce dernier souhaite que cette affaire serve de leçon pour la corporation des magistrats. Désormais, même les hommes de loi ne seront pas à l'abri des poursuites judiciaires. Cette affaire, faut-il le reconnaître, dénote de la volonté de l'Etat d'instaurer une justice transparente et équitable. Pour rappel, au mois d'avril de l'année 2005, une quarantaine de magistrats a fait l'objet d'une enquête au niveau de l'inspection générale du ministère de la Justice, alors qu'une vingtaine s'est vu infliger diverses mesures disciplinaires. Cette quarantaine de magistrats que le Conseil supérieur de la magistrature n'a pas hésité à suspendre de leurs fonctions ont causé, semble-t-il, un grave préjudice à l'image de la justice algérienne. La raison de leur suspension, en 2005, avait trait, notamment aux affaires de corruption et aux «mauvaises fréquentations.». Cependant, il y a lieu de signaler que le fonctionnement de la justice, il y a de cela deux années, n'est plus le même aujourd'hui. Le système judiciaire algérien a accompli des pas de géant dans le sillage de la stratégie de la réforme mise en branle sous l'égide du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a, à plusieurs reprises, mis en garde les magistrats contre tout dérapage dans l'application des lois. Par ailleurs, revenant sur les résultats de la dernière rencontre avec le département de Tayeb Belaïz, M.Laïdouni se dit satisfait. «Nous avons parlé de toutes les préoccupations qui tourmentent les magistrats», affirme-t-il. Les magistrats, souligne-t-il, demandent à être logés dans des endroits plus sécurisés et un départ en retraite après 20 ans de carrière au lieu de 25 ans. Pour les salaires, le président soutient que les magistrats sont bien rémunérés. Enfin, la vice-présidente de l'Union internationale des magistrats, Mme. Fatoumata Diakiti, qui a pris part aux travaux, a souhaité l'adhésion de l'Algérie à cette instance.