En voici une affaire qui parvient, enfin, à son épilogue, le sort des 17 magistrats qui a défrayé la chronique, ces derniers temps. En effet, le Conseil de la magistrature, après avoir siégé pendant une dizaine de jours, a rendu son verdict avant-hier concernant ces magistrats traduits devant le conseil de discipline pour de graves erreurs professionnelles de différentes natures. Ainsi, trois d'entre eux ont été relaxés, 2 ont été mis à la retraite, 3 ont été rétrogradés, 3 autres ont reçu un blâme alors que 6 ont été définitivement radiés. Par conséquent, les rétrogradés, les blâmés et ceux ayant bénéficié d'une relaxe, tous au nombre de 9, ont été réintégrés dans les rangs de la magistrature. L'information a été communiquée, hier, en marge de la tenue de la première session du Conseil national du Syndicat national des magistrats. D'éminents magistrats étrangers, à l'image de Mme Diakité Fatimatou, le vice-présidente de l'Union internationale des magistrats, invitée d'honneur, ont pris part à ce regroupement. M. Djamel Aidouni, président du Syndicat national des magistrats, a mis l'accent surtout sur la nécessité de consacrer le principe de l'indépendance de la justice, ainsi que celle de son organisation. Il a présenté, à cette occasion, le bilan des actions menées pour l'amélioration des conditions de travail dans la profession. Grosso modo, il en ressort que la situation des magistrats est loin d'être critique. M. Aidouni n'a pas caché d'ailleurs sa satisfaction quant au niveau de vie des magistrats, tout compte fait. Evoquant le volet des salaires, le président de ce syndicat dira d'ailleurs : "Comparées au passé, nos conditions de vie se sont beaucoup améliorées. Mais, on est un syndicat et on continuera toujours de revendiquer une meilleure prise en charge de notre profession". Le conférencier se dit être ainsi très optimiste, à commencer notamment, par les rapports qu'entretient ce syndicat avec le département de tutelle, caractérisés par une disponibilité des responsables au dialogue et au traitement positif des doléances des magistrats. L'application du principe de la présomption d'innocence est l'une des grandes revendications actuelles de ces derniers. "Nous avons demandé au ministre à ce que les promotions des magistrats, objet d'une quelconque accusation, se poursuivent jusqu'à la décision finale du conseil de discipline, pour ne pas être pénalisés, finalement, après la tombée des verdicts qui décideraient au détour, de leur innocence…", explique M. Aidouni. Pour le respect du magistrat, sa personne et sa réputation, les syndicalistes revendiquent aussi leur droit d'enclencher, un devoir qui échoue automatiquement à la justice en tant que partie civile, une procédure contre les plaignants quand le motif de ces derniers s'avère infondé. C'est à la justice de faire cela pour la protection des magistrats. Le président du Syndicat national des magistrats est revenu hier également sur les dossiers relatifs aux logements sociaux, au droit à la formation, au respect de la spécialité ainsi qu'au régime de retraite. Les magistrats demandent de revoir à la baisse le nombre d'années qu'il faudrait accumuler pour toucher une retraite à hauteur de 100%, le salaire pendant 25 ans d'exercice. Le syndicat national des magistrats désire avoir droit à 100% de la retraite après 20 années d'exercice. Puis libre à ceux et celles n'ayant pas atteint l'âge de la retraite, (soit 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes), de continuer à faire bénéficier la justice de leur expérience…