«Le Conseil de la nation n'est pas la chambre de trop ni de plus. Il a son poids mais surtout des missions à accomplir», fait-il savoir. Le président de la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, a défendu hier, à l'occasion de la clôture de la session d'automne, son institution qui, de son avis, continue à jouer un rôle important dans l'échiquier politique national, malgré le doute émis par certaines parties et l'ambiguïté des textes de loi. Cependant, M.Bensalah n'est pas contre le fait de revoir la législation algérienne afin de lever toute équivoque sur certaines dispositions ayant trait aux missions de la première chambre parlementaire. Même s'il affirme «comprendre» les motivations du législateur algérien qui, sciemment, a voulu maintenir cette situation de «vide». Quand aux plus perplexes, qu'ils soient au gouvernement ou dans l'opposition, Bensalah rassure: «Nous avons durant ce mandat abordé des questions que beaucoup ont classé dans la liste des interdits ou dans celle des sujets tabous.» Mieux encore, il affirme, à qui veut l'entendre, que ces initiatives ont été bien accueillies, et dans plusieurs cas soutenues. «Le Conseil de la nation n'est pas la chambre de trop ni de plus» fait-il savoir. Et d'ajouter «la chambre n'est pas une caisse d'enregistrement, ni un relais du pouvoir exécutif et judiciaire». Son premier responsable s'est vu, hier, obligé de rappeler que cette institution n'a pas hésité à recourir à son droit institutionnel pour contrôler le gouvernement, à travers notamment les questions orales adressées aux ministres. Mais aussi à travers la désignation de plusieurs délégations parlementaires qui ont sillonné le pays pour constater de visu, l'application du programme de développement. Le plaidoyer d'Abdelkader Bensalah, un cadre dirigeant au RND, sonne comme une réponse aux partis politiques qui plaident pour la dissolution du Sénat dans le cadre de la probable révision de la Constitution. Hier encore, Bensalah s'est montré très «tendre» avec le gouvernement, en mettant en exergue les résultats positifs de la réforme économique, tout en insistant sur le degré de coordination qui caractérise les relations entre les deux pouvoirs. Contrairement à Bensalah, qui a fait un discours très politique, le président de l'APN, Amar Saâdani, lui, s'est contenté d'exprimer le soutien de son institution au programme du président de la République. Il a présenté un bilan chiffré qui «résume», de son point de vue, les efforts consentis par la deuxième chambre parlementaire durant ces cinq dernières années. Dans ce sens, l'on apprend que l'APN a tenu plus de 600 heures de travail durant lesquelles ont été adoptées 89 lois, présentés 2884 amendements et 559 questions orales. La prochaine session de printemps débutera le 2 mars. Mais au sein du Parlement, nombreux sont ceux qui semblent déjà avoir pris leurs vacances pour se consacrer à la campagne électorale.