Si les crimes de sang ont enregistré une baisse notable en 2001, la montée des crimes liés aux moeurs est inquiétante. Deux cent quatre-vingt-quinze cas d'homicide dans différentes conditions en 2001 contre 376 enregistrés l'année précédente, démontrent que la criminalité en Algérie a sensiblement baissé. 25.810 autres affaires de nature différente ont été traitées par la police judiciaire durant l'année 2001. Hormis le terrorisme, une des formes les plus abjectes de la criminalité, les autres formes de crimes qui trouvent leur origine dans le chômage, la misère, la pauvreté et surtout l'oisiveté progressent en parallèle. La société algérienne est confrontée au phénomène de la criminalité né, en grande partie, d'un système gangrené où l'injustice sociale est omniprésente. Si pendant l'année 2000, la criminalité a atteint des pics alarmants, l'année 2001 a vu une sensible régression chiffrée par 7.143 actes criminels toutes formes confondues. Les retombées néfastes du terrorisme, traduites, entre autres, par un exode rural massif en direction des centres urbains, ont été un facteur déterminant dans l'émergence et la hausse de la criminalité sous toutes ses formes durant la dernière décennie. L'atmosphère de suspicion et de doute générée par le terrorisme a été aussi mise à profit par les criminels. La détérioration des rapports entre les citoyens et les services de sécurité a constitué, également, un facteur important. Au terme d'enquêtes judiciaires menées sur la base de renseignements fournis par les citoyens, les brigades de police judiciaire, ont établi 7.063 mandats de dépôt durant l'année 2001 contre 8.852 en 2000. Par suite de flagrants délits ou d'aveux, 25.274 cas en 2000 contre 29.451 en 2001 ont été traduits directement en justice. Ces chiffres, relatifs aux délits classés parmi les atteintes aux personnes, renferment d'autres délits autrement plus graves comme les homicides volontaires et involontaires qui ont enregistré une baisse notable (181 cas en moins en 2001). S'agissant des Coups et blessures volontaires (CBV), les services de médecine légale ont établi, l'année dernière, 21.631 CBV. Un chiffre inférieur à celui enregistré en 2000 (21.821). Les services de sécurité sont intervenus à la suite de différends ou des rixes survenus entre les citoyens. Quelque 2.820 cas de menaces à main armée ont été traités par les services de police en 2001. Les diffamations, injures et les affaires de moeurs répertoriées dans la catégorie des atteintes aux personnes, ont observé une nette régression comparativement aux années précédentes.