L'entraîneur national estime qu'il ne faut pas spéculer sur le fait que les Libyens n'étaient pas au complet. L'Expression: Qu'avez-vous retenu d'essentiel dans ce match? Jean-Michel Cavalli: Le fait que l'équipe sait réagir à une situation de défaite. Elle a été menée au score et elle n'a pas tremblé. Les joueurs ont repris leurs esprits et fait ce que l'on attendait d'eux. En football, lorsqu'on prend un but d'entrée de jeu, en seconde période, il est difficile de revenir dans le match. Il y a un flottement qui s'avère, dans la plupart des cas, fatal. Mais là, les gars n'ont pas versé dans le défaitisme. Ils se sont remis à l'ouvrage et ont forcé leurs adversaires à l'erreur. Ce but encaissé, rapidement, en seconde période ne vous a-t-il pas fait craindre le pire? Je vous mentirais si je vous disais le contraire. Mais il restait encore beaucoup de temps et je n'ai pas manqué à encourager les joueurs pour qu'ils se reprennent. Ils ont reçu le message cinq sur cinq et ont pu renverser la situation en leur faveur. S'il y avait un gros aspect négatif à relever, quel serait-il? C'est cette espèce de découragement qui fait que les joueurs perdent de leur jus et leur fait commettre des erreurs, notamment à la reprise du jeu en seconde mi-temps. Nous avions vécu le même scénario contre le Burkina Faso à Rouen et là-bas, nous avions encaissé deux buts de suite, ce qui fait que pratiquement, la route vers la victoire nous avait été fermée rapidement. Aujourd'hui, contre la Libye, nous prenons un but d'entrée de jeu dans les mêmes conditions que face au Burkina Faso. Mais cette fois-ci, il y a eu réaction de notre part et les Libyens ont vite fait de rentrer dans leur coquille. On a tout de même senti un manque de cohésion dans cette équipe. Je n'ai jamais dit, ça y est j'ai trouvé l'équipe qu'il me fallait. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une équipe qui était au fond d'un puits et qui essaie d'en ressortir. Cela ne se fait pas sur un coup de baguette magique. Il y a des étapes par lesquelles il faut passer, dont la plus importante consiste à redonner confiance au groupe qui lui-même rassurera son public. Il faut, également, faire des tests et là, il y a nécessité de sélectionner de nouveaux éléments qui, forcément, au début, ont du mal à trouver des repères. Je n'ai eu de cesse de répéter que cette équipe est en construction et qu'elle n'est pas obligée de fournir du spectacle constamment. J'ajoute que la plupart de ces joueurs ne se retrouvent qu'à l'occasion des dates Fifa, qui sont très espacées. La cohésion n'est pas quelque chose d'acquis, il faut la modeler. Avec des matches qui n'ont lieu qu'une fois tous les deux mois, ce n'est pas aussi facile qu'on le croit. La victoire d'aujourd'hui est-elle importante? C'était l'objectif que nous nous sommes fixés. Nous avons insisté auprès des joueurs sur le fait qu'il fallait tout faire pour gagner. Une victoire, ça réconforte le moral et elle permet, également au public de continuer à croire en cette équipe. En tout cas, je remarque que pour l'instant, la malédiction du stade du 5-Juillet ne se manifeste plus. Beaucoup a été dit sur le fait que les Libyens ont aligné une équipe de réservistes. Et alors? Où est le problème? Je n'ai pas demandé à rencontrer le Brésil ou l'Italie. J'ai eu Roger Lemerre au téléphone. Il m'a parlé d'un match amical que la Tunisie a disputé contre la Libye dans les mêmes conditions. Il m'a cité des joueurs, il m'a schématisé leur façon d'évoluer. C'est exactement ce que j'ai trouvé aujourd'hui. Il faut arrêter de spéculer sur l'adversaire, car notre équipe sort d'une très dure épreuve et elle est en pleine convalescence.