Mouvement n 10 jours seulement nous séparent du plus important match des Verts ces deux dernières années. Les choses ne s'annoncent guère rassurantes. Selon des sources dignes de foi, le sélectionneur national, Jean-Michel Cavalli, occupera pour la dernière fois ce poste à l'occasion du dernier match des éliminatoires de la CAN-2008 qui opposera les Verts à la Gambie, le 9 septembre prochain à Banjul, et ce, quelle que soit l'issue de la rencontre. Dans les coulisses du temple de Dely Ibrahim, on prépare déjà son successeur et l'on avance même le nom de Rabah Saâdane (tiens un revenant) pour prendre les commandes de l'équipe nationale. Même si les raisons de ce mouvement ne sont pas du tout convaincantes, il n'en demeure pas moins que l'on évoque plusieurs griefs retenus contre le technicien français. D'abord, on lui reproche cette histoire liée à un transfert d'un joueur qui a évolué dans le championnat national, le milieu de terrain de l'ES Sétif, Souleïmane Keïta en l'occurrence. Ce dernier a été transféré au club corse Ajaccio grâce à la médiation du sélectionneur national, qui est originaire de cette région. Ensuite, certains membres du bureau fédéral estiment que Cavalli n'arrive plus à gérer le groupe. Ils apportent pour preuves ce qui s'est passé à la veille du match face à la Guinée qui a failli enregistrer une grève qu'il n'a pas su contenir à cause d'une histoire d'indemnités. D'ailleurs, cette situation s'est répercutée de manière négative sur le rendement général de l'équipe le jour du match. Mais la goutte qui a fait déborder le vase réside dans les récentes déclarations de Jean-Michel Cavalli à la mi-temps du match amical disputé face au Brésil où il n'a pas hésité à qualifier cette équipe de «rien il y a une année de cela». Ces propos ont été mal accueillis par les responsables du football national et cela a conforté l'idée de mettre un terme à la collaboration de cet entraîneur. Mais il faut avouer qu'il y a une part de vérité dans les propos de l'entraîneur national. Certes, les Verts méritent mieux qu'un entraîneur du niveau de Cavalli, mais il faut lui reconnaître que les camarades de Ziani affichent depuis quelque temps un visage plus séduisant et ils auraient pu arracher leur billet pour la CAN sans attendre la dernière journée des éliminatoires. La question qui reste posée : pourquoi attendre la veille d'une aussi importante sortie de l'équipe pour diffuser une information aussi déstabilisatrice ? Cavalli n'est, certes, pas l'entraîneur qu'il faut pour espérer rendre à l'équipe nationale son éclat, mais il aurait été plus judicieux de laisser passer cette période pour prétendre pouvoir prendre les décisions adéquates. Cavalli, qui était sur le point d'être remercié déjà après la défaite face à la Guinée, avait eu le soutien du président Hamid Haddadj qui avait déclaré à sa sortie des vestiaires que le moment n'est pas opportun de chambouler le travail qui a été réalisé jusque-là. Mais les derniers événements pourraient précipiter le départ de Cavalli qui n'a jamais fait l'unanimité auprès des acteurs principaux du football national. La seule bouée de sauvetage pour le Corse réside dans la qualification à la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations qui se déroulera au Ghana l'hiver 2008. Cependant, nos sources nous révèlent que même s'il parvient à gagner à Banjul et de ce fait qualifier l'équipe nationale à la CAN, son sort est déjà scellé et la Gambie sera son dernier voyage avec les Verts. ? ce rythme, on est certain que l'on n'est pas encore sorti de l'auberge.