Organisé conjointement par la Direction des services agricoles et la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Béjaïa, placé sous le patronage du ministre de l'Agriculture et du Développement rural et du wali de Béjaïa, le premier Salon de l'agriculture et des produits du terroir s'est ouvert hier à la Maison de la culture de Béjaïa. Cette manifestation, première du genre à Béjaïa, s'étalera sur trois jours et se caractérise par une participation de plusieurs agriculteurs de la région qui ont occupé avec leurs produits les quelque 20 stands préparés pour la circonstance. Pas moins de quatorze thèmes seront passés en revue par des spécialistes du domaine agricole au cours des nombreuses conférences programmées tout au long des trois jours. C'est là, par ailleurs, une opportunité tant souhaitée par les opérateurs du secteur pour étaler leurs problèmes, assez nombreux, avec pour espoir une solution qui encouragera l'investissement dans l'agriculture. Ceux que nous avons rencontrés, hier, restent marqués par un pessimisme grandissant tant des difficultés sont toujours d'actualité. Les collecteurs de lait, par exemple, ne savant plus où donner de la tête. M.Zeouagui a tenu à nous relater le parcours du combattant pour obtenir la prime de lait de l'ordre de 7 dinars algériens. «J'ai dû attendre six mois pour obtenir le cahier des charges», dit-il lorsqu'il aborde le passage du Fnrda au Fnrpa. Notre agriculteur est pourtant convaincu que «si l'Etat aidait vraiment le secteur, trois ans de consommation seront largement garantis». Plus loin et avec d'autres agriculteurs, il parlera beaucoup des entraves bureaucratiques qui minent le secteur à Béjaïa au point où les opérateurs en sont arrivés au dépôt de bilan. Autre élément soulevé, est le fait de passer sans raison de «la subvention de l'agriculture à celle de l'agriculteur». Aussi, pour en bénéficier, il faut avoir la carte professionnelle. Et pour obtenir cette fameuse carte, il faut un acte de propriété. Sachant la situation du cadastre et le foncier, en majorité, dans l'indivision, c'est alors le blocage total. En un mot, il n'est pas facile d'investir dans le secteur de l'agriculture. «Tout est fait pour décourager le véritable investissement», soutient-on en citant l'exemple de celui des chambres froides qui, à leurs yeux, «favorise la spéculation», en l'absence de production.